Il devait être « commandant de promotion », l’homme sensé encadrer militairement la nouvelle promotion de Polytechnique à partir de la rentrée prochaine. Toutefois, lieutenant-colonel Emmanuel Desachy ne sera pas nommé. En effet, ce dernier a manqué à son devoir de réserve en critiquant les présidents Macron, Hollande ou encore la loi concernant le mariage pour tous.
En effet, c’est le comité exécutif de l’école qui a décidé de se prononcer en défaveur de cette nomination après que des postes sur sa page Facebook personnelle aient été découverts. Sur les réseaux sociaux, le lieutenant-colonel partageait effectivement certaines de ses opinions concernant des sujets politiques et ou sociétaux. L’avortement, le mariage pour tous, signatures de certaines pétitions, critiques à l’encontre de différents chefs de l’État, dont une page likée intitulée « Hollande démission » le gradé Desachy semblait effectivement des opinions bien tranchées sur plusieurs sujets.
Emmanuel Desachy, un militaire aux fortes opinions
Problème, de par sa fonction, Emmanuel Desachy est soumis à un devoir de réserve. Cette obligation ne concerne toutefois pas ses opinions personnelles, mais bel et bien la façon dont il va les exprimer. Le fait d’entrer dans des grands groupes publics invitant à la démission d’un chef de l’État ne passe par exemple pas. Ce sont d’ailleurs des élèves de Polytechnique qui ont fait remonter ces informations en proposant à la direction une compilation des publications de leur prochain instructeur. Dérangée par cette casserole, l’école a donc décidé de se passer des services du lieutenant-colonel Desachy.
Un devoir de réserve à respecter
Parmi les messages les plus douteux, cette référence aux attentats du Bataclan, via laquelle Emmanuel Desachy faisait un rapprochement très clair entre les dizaines de victimes et leurs assassins, qu’il a décrit comme « leurs frères siamois ». Enfin, ce dernier n’a pas hésité à se faire interroger par Le Républicain Lorrain en 2013, média dans lequel il avait accusé le ministère de l’Intérieur de mensonge, concernant le nombre de personnes présentes à l’occasion d’une manifestation organisée à Sarreguemines. D’ailleurs, le secrétaire général de la section du Parti socialiste du pays de Bitche (Moselle), lui avait alors adressé un courrier lui rappelant son devoir de réserve.
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