La population de Xwlacodji dans la commune de Cotonou a vécu impuissante, mardi dernier, la démolition de leurs maisons. Pourtant cette opération n’était pas prévue et l’heure est à la recherche des moyens pour venir en aide à cette population. La colère, l’amertume et le désarroi sont perceptibles au niveau de la population de Xwlacodji, un quartier situé dans le 5è arrondissement de Cotonou ce jeudi.
Dans ce quartier situé sur la bordure de l’océan Atlantique, des enfants et jeunes errent sur les gravats et des matériaux précaires issus des ghettos et maisons démolis le mardi dernier par la mairie en collaboration avec la préfecture. Des attroupements çà et là avec pour sujet de discussion l’opération de déguerpissement subie quelques jours plus tôt.
Certains jeunes sont toujours en train de récupérer ce qui peut encore l’être dans les décombres dans une atmosphère de tristesse où le vent fort d’août vient éprouver la peau. Xwacodji essaie de calmer sa douleur à l’issue d’une opération malencontreuse subie mardi dernier.
Comme un coup de massue
Un jeune riverain aide à retracer un peu ce qui s’est passé ce jour-là. Il indique que dimanche dernier, il y a eu une réunion. Au cours de la réunion, la population a été informée de ce que les ghettos vont être détruits et ceux qui vendent de la drogue vont être appréhendés. Mais, elle n’a pas été informé du jour de l’opération ni que des maisons seront cassées. Mais, à la surprise générale, le lundi dernier, un engin lourd est venu, accompagné des éléments de la police républicaine, casser les maisons. Pour lui, ce sont les autorités locales notamment le chef quartier et ses conseillers qui, à plusieurs reprises, ont saisi les autorités municipales pour qu’ils viennent casser les gens. Mais, la manière dont ils sont venus le faire n’est pas bonne. Car, il y a des innocents dans le lot des victimes. Maintenant, depuis la casse, ces riverains sont sans électricité.
Opération démolition des ghettos
Rencontré sur les lieux ce jeudi, le conseiller municipal Parfait Dekoun explique que «l’objectif ce n’est pas de casser les gens». «C’est nous-mêmes depuis décembre 2018, nous avons sollicité le commissariat de Xwlacodji pour question d’insécurité lié à l’existence des ghettos», informe-t-il avant de confier qu’ils sont revenus à la charge en avril dernier. Selon lui, il y a eu plusieurs échangent entre élus locaux et municipaux du quartier et les autorités du commissariat par rapport à la quiétude des populations. Et «nous-mêmes, on a cassé à plusieurs reprises des ghettos. Mais, il n’y a pas le maintien d’ordre pour empêcher le replacement de ces ghettos». Alors, de commun accord avec le commissariat de Xwlacodji et la mairie de Cotonou, il a été décidé de revenir assainir la zone. Donc, il était question de revenir casser uniquement les ghettos et maintenant de mettre en place un dispositif pour les empêcher de revenir.
C’est ainsi que le mardi 13 août dernier, les autorités locales ont négocié un engin lourd pour déguerpir lesdits ghettos. Mais, le lendemain, ils ont refait surface. Alors, le maire de Cotonou a décidé de faire recours à la préfecture pour que les forces de l’ordre soient dépêchées sur les lieux. Le préfet a estimé qu’il ne peut solliciter un tel déploiement sans venir lui-même constater les faits. Ainsi, le vendredi dernier il a effectué une descente et a constaté que la réinstallation a même augmenté par rapport au constat fait le mercredi. Après concertation, le préfet a décidé de revenir dégager ces gens et maintenir l’ordre. Mais, qu’il ne va pas informer du jour de sa venue. Alors, les autorités locales ont pris l’initiative d’informer, le dimanche dernier, la population pour faire le travail eux-mêmes avant l’arrivée du préfet et son contingent. Mais, ils n’ont pas eu le temps de faire le travail avant la venue du préfet et de ses commis.
Recherche de solutions idoines
Le conseiller municipal Parfait Dekoun indique qu’il s’est rapproché du préfet ce mardi-là, avant le début de l’opération pour savoir le plan de travail. Le préfet lui a confié son représentant pour que l’opération soit cadrée. Le travail a été fait. Mais, il y a eu après des déviances parce que des gens ont manipulé la police. Ce qui a entrainé la démolition des maisons. Il rassure que les pourparlers sont en cours avec le maire pour savoir où il faut reloger les victimes. Parfait Dekoun relève que si cette démolition de maisons avait été prévue, il y avait des procédures à suivre dont la recherche au préalable des sites d’accueil. Mais, comme ce n’est pas le cas, le conseiller municipal a confié qu’il est en discussion avec la mairie pour voir comment atténuer la souffrance de la population avant qu’une solution définitive soit trouvée.
Laisser un commentaire