Lutte anti-corruption au Nigéria : Buhari frappe dans son camp

La présidence du Nigéria, via son compte twitter officiel, révélait hier que M. Muhammadu Buhari démettait de ses fonctions M. Okoi Obono-Obla, président du comité d’enquête spécial chargé de recouvrer les biens publics. Selon la présidence, la suspension devrait rester en vigueur jusqu’à la conclusion des enquêtes en cours de la Commission indépendante sur la corruption.

Une suspension « avec effet immédiat »

Okoi Obono-Obla serait un activiste des droits de l’homme, conseiller juridique, président du comité d’enquête spécial chargé de recouvrer les biens publics, et membre éminent du APC, le parti Présidentiel. Le président Buhari, qui avait remporté un second mandat, avec le renouvellement de la  promesse de mettre un terme à la corruption endémique au Nigéria, aurait souvent été accusé de faire preuve de trop grande indulgence envers les membres de son propre parti politique, APC, et les membres de son gouvernement.

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Aussi quand dans une lettre datée du mercredi 14 août 2019 et signée par le secrétaire du gouvernement de la Fédération, Boss Mustapha, Obono-Obla était accusé de «falsification de documents et d’irrégularités financières». Le président aurait surpris bien d’observateurs. Une lettre qui plus est, sans ménagement aucun, avait signifié au juriste sa suspension avec « effet immédiat » .

En cause, l’homme politique aurait acquis frauduleusement son statut d’avocat, puisque selon un groupe spécial de la Chambre des représentants, le Gouvernement local de Cross River, état de naissance de Obono-Obla, lui aurait obtenu son admission à l’Université de Jos pour étudier le Droit avec un faux certificat de niveau. En sus d’accusations d’abus de pouvoir, d’intimidation, d’irrégularités financières, d’enquêtes malveillantes non autorisées et de fautes administratives.

Une chasse aux sorcières

Réagissant aux accusations portées contre lui, Obono-Obla, visiblement déconcerté par la réaction de son ‘’présidentiel mentor’’ aurait déclaré que certains législateurs influents avaient résolu à mettre fin à sa carrière au gouvernement parce qu’il avait révélé à quel point ils étaient corrompus. Le juriste déclarant en l’occurrence ; « je suis victime d’une chasse aux sorcières, de harcèlement, d’intimidation, de ridicule et de scandale, parce que j’ai osé enquêter sur des avoirs cachés à l’étranger par des personnes puissantes à l’Assemblée nationale ».

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