Migrants expulsés dans le désert : protestation d’Abidjan auprès des Tunisiens

Vives tensions entre la Côte d’Ivoire et la Tunisie. En effet, Abidjan s’est ému ce weekend de l’expulsion de 36 de ses ressortissants qui, après avoir été « déposés dans le désert » tunisien par les autorités locales, ont été forcés de se débrouiller. Une situation que la Côte d’Ivoire ne comprend pas.

Il y a une semaine, une vidéo postée sur les réseaux sociaux par un migrant ivoirien alarmait l’ONU. Sur les images filmées, un homme affirme avoir été déposé dans le désert par les autorités tunisiennes. Une information confirmée par les autorités ivoiriennes qui, une semaine après avoir été mises au courant, ont décidé de réagir et surtout, de contester la décision tunisienne. Si la situation reste confuse, la Côte d’Ivoire s’est passablement agacée.

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46 arrestations, 36 personnes renvoyées

Selon Abidjan, c’est l’ambassade ivoirienne en Tunisie qui aurait donné l’alerte. Selon les diplomates présents sur place, 46 Ivoiriens ont été arrêtés à Sfax. C’est alors que la confusion va s’emparer du dossier. Si les autorités ne confirment pas le renvoi de 36 d’entre eux à la frontière libyenne, le président de la communauté des Ivoiriens de Sfax affirme que cela est bel et bien le cas. Une sortie sur laquelle les autorités ivoiriennes choisiront de s’appuyer.

Du côté Tunisien, là encore, c’est le mystère. En effet, le ministère de l’Intérieur ainsi que celui de la Défense ont confirmé qu’une série d’opérations a conduit à l’arrestation de plusieurs dizaines de ressortissants étrangers, entrés illégalement en Tunisie. Toutefois, les deux ministères semblent affirmer que les personnes arrêtées ne sont pas celles montrées sur la vidéo polémique. Une double description des faits qui rend la situation plus que trouble.

La Tunisie ne confirme pas

Toutefois, en Côte d’Ivoire, les autorités persistent. Selon Assivat, association d’Ivoiriens basée à Tunis, les 36 personnes renvoyées dans le désert à la frontière, sont saines et sauves. Une source concordante travaillant pour l’OIM, l’Organisation internationale des migrations (OIM) corroborait ensuite ces propos assurant que tous ont été secourus. Face à cela, le gouvernement ivoirien a décidé de réagir, convoquant le chargé d’affaires de l’ambassade de Tunisie en Côte d’Ivoire, afin de lui faire part de ses « vives protestations ».

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La question migratoire pollue les relations avec la Tunisie

Un traitement étonnant infligé à ces ressortissants ivoiriens donc, d’autant qu’entre la Côte d’Ivoire et la Tunisie, les liens sont relativement forts. Toutefois, la question de la migration pourrait bien rebattre les cartes entre les deux nations. Il y a quelques mois, la Côte d’Ivoire s’était déjà émue du décès de Falikou Coulibaly, président de l’Association des Ivoiriens de Tunisie. Afin d’éviter que la situation ne prenne une nouvelle fois une tournure difficile, le directeur général des Ivoiriens de l’extérieur est attendu en Tunisie afin de participer à une mission bilatérale.

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