Sanctions de Trump contre Zarif : « enfantin ! » juge Rohani

Il y a quelques heures, Washington confirmait qu’une série de sanctions, principalement économiques, allaient être mise en oeuvre à l’encontre du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, accusé par le gouvernement américain, d’être aux ordres de l’Ayatollah Ali Khamenei. D’ailleurs, ce dernier à lui aussi été frappé par une série de sanctions, imposées par les Américains.

Un signal fort envoyé aux décideurs iraniens, qui a d’ailleurs provoqué les railleries du principal concerné. Selon Zarif, il s’agirait d’un véritable honneur que d’être considéré par les Américains comme une réelle menace. Un ton moqueur, emprunté par le ministre des affaires étrangères, qui semble prouver que celui-ci n’a pas franchement goûté à ces annonces. Même son de cloche chez le président iranien Hassan Rohani, pour qui ces sanctions contre le ministre relèvent d’un choix « enfantin ».

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Un choix enfantin pour Rohani

C’est au cours d’un entretien télévisé dévoilé jeudi dernier, que le président Hassan Rohani a décidé de tacler le gouvernement américain. Pointant du doigt un double dialogue, ce dernier a rappelé que les Américains prêchent le dialogue à tout-va mais n’hésitent pas à prendre des mesures restrictives à l’encontre des décideurs du régime. Résultat, en se fermant des portes, les Américains semblent se retrouver pris à leur propre piège. Un constat partagé par certains opposants à Donald Trump. En effet, de nombreuses voix américaines se sont élevées afin de critiquer cette décision qui va à l’encontre de la reprise des négociations.

Zarif garde la confiance du président iranien

Du côté Iranien, on prend cette décision, comme une victoire. En effet, selon Rohani, le président Trump et la Maison Blanche ont été touchés par le ministre Zarif qui, lors d’entretiens accordés à divers médias, n’hésitent pas à tacler l’ennemi numéro un du régime. Pour rappel, Zarif a souvent répété que les Américains, en vendant des armes aux pays du Golfe, mettaient en péril l’équilibre de la région. Rohani a profité de l’occasion pour réitérer sa confiance au ministre Zarif, un individu et un diplomate dévoué à la cause de Téhéran.

Washington, un coup de poker

Cette décision de sanctionner Zarif est en fait un coup de poker américain. L’idée ici est de toucher les personnes haut placées, afin d’avoir la possibilité de finalement négocier avec une personne plus influente encore dans le système. Une stratégie qui prouve toutefois, selon Dorsa Jabbari, journaliste pour Al Jazeera, que les Américains ne comprennent absolument pas le mode de fonctionnement du système iranien. Dans tous les cas, ces annonces relancent une nouvelle fois les tensions entre les deux nations et pourraient avoir un impact réel sur l’engagement iranien sur le nucléaire. Zarif a effectivement répété à diverses reprises que Téhéran était prêt à abandonner l’accord de Vienne.

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