Invité sur l’émission «Sans langue de bois» de Soleil Fm ce dimanche, le président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC) Jean-Baptiste Elias a révélé comment il y a eu deux poids deux mesures au moment de la validation des candidatures pour les élections législatives du 28 avril dernier.
Comme à son habitude, le président de l’ANLC Jean-Baptiste Elias n’a pas maché ses mots. Au cours de l’émission dominicale « Sans langue de bois« , il a dévoilé les manœuvres qu’il y a eu lors de la validation des dossiers de candidature des candidats aux élections législatives dernières. Il explique qu’au niveau du ministère de l’intérieur, «on a recalé des partis parce que les statuts et le règlement intérieur n’ont pas été signés». Mais, au niveau de la Commission électorale nationale autonome (CENA), un candidat n’a pas signé sa déclaration sur l’honneur. Ce qui est un tract mais qui a été validé. Ensuite, «on a recalé des partis et on ne leur a pas donné le certificat de conformité ni le récépissé parce qu’il y a eu des fautes au niveau des noms et des dates de naissances des membres».
Au niveau de la CENA, des dossiers ont été donnés pour que les candidats puissent aller aux élections. «Il y a par exemple, un candidat qui est né le 26 décembre 1984 à Grand-Popo (sur le certificat de résidence). Sur son certificat de nationalité, le même candidat est né vers 1976 à Comè. Ensuite, il est né le 23 juillet 1976 à Comè sur les autres pièces (acte de naissance, casier judiciaire)», révèle le président Elias.
«Si pour des fautes mineures, on rejette pour certains et on valide pour d’autres, il y a problème»
De même, sur sa carte d’électeur d’un autre député élu, «il est né le 4 avril 1964 et sur les autres pièces (acte de naissance, certificat de nationalité, casier judiciaire, certificat de résidence), il est né le 3 avril 1964». Il précise qu’il a plusieurs cas similaires dont les dossiers de candidature sont entachés de ce que la CENA a appelé «fautes mineurs». Jean-Baptiste Elias relève qu’au moins 17 personnes ayant traité les dossiers à la CENA ont ces cas d’irrégularités. Il estime que «si pour des fautes mineures, on rejette pour certains et on valide pour d’autres, il y a problème».
Selon lui, la loi doit être appliquée à tout le monde en tout lieu. Il interpelle donc le président de la République sur la situation. A partir du moment où les gens qui n’ont pas respecté les textes ont été autorisés à aller aux élections, Jean-Baptiste Elias invite le président Talon à autoriser aussi les autres qui ont été recalés.
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