Médias au Bénin : La mise en demeure de Soleil Fm par la HAAC plane comme une épée de Damoclès

Photo d'illustration

Bon nombre de journalistes professionnels et même d’autres citoyens, ont appris avec surprise le vendredi 18 octobre que la HAAC, après une audition la veille, a mis en demeure la radio Soleil Fm de respecter un certain nombre de dispositions du Code de l’information et de la communication, de la Convention signée avec la HAAC, et du Code de déontologie de la presse béninoise. La HAAC ajoute qu’en cas de non-respect de cette mise en demeure, Soleil Fm s’exposerait aux sanctions prévues par les textes en vigueur en la matière.

L’institution officielle de régulation des médias au Bénin reproche à cette radio d’avoir violé certaines dispositions contenues dans ces différents textes qui régissent la presse béninoise. La HAAC accuse même Soleil Fm d’avoir récidivé dans la violation de ces textes, sans toutefois citer des cas précis de violations desdits textes.

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Mais la HAAC s’est auto-saisie d’un reportage de Soleil Fm sur un incident dont a été victime le député Adam Bagoudou le mardi 15 octobre à l’occasion d’une cérémonie de huitaine à Tchaourou. La HAAC reproche particulièrement au reportage du correspondant de Soleil Fm, d’avoir rappelé les incidents liés aux élections législatives non-inclusives du 28 avril 2019 dans la commune de Tchaourou. La HAAC semble regretter le rappel de ces incidents malheureux, insinuant que ce serait une manière de remuer le couteau dans la plaie.

Or, le rappel des faits passés dont les conséquences sont à l’origine des incidents actuels, obéit à une exigence professionnelle du journalisme. Ce principe de rappel universellement admis dans la presse et appelé « background » est un élément essentiel qui assure la qualité professionnelle d’un article ou d’un reportage. Au cours de l’audition à la HAAC, les responsables de la radio ont indiqué que leur reportage visait seulement à informer le public sans aucune arrière-pensée et qu’ils avaient pris soin de le filtrer.

Non seulement la radio Soleil Fm n’est pas écoutée à Tchaourou étant donné sa longue distance de Cotonou, mais encore ce reportage ne pouvait en soi provoquer d’autres troubles dans la localité. Les incidents du mardi 15 octobre découlent du sentiment de frustration animant les jeunes dont les proches ont été arrêtés pendant les troubles de la période électorale d’avril et qui sont toujours en détention.

Ils accusent le député Bagoudou d’être à l’origine de leur attestation, alors qu’ils ont détruit sa maison et ses biens là-bas. D’où la haine qu’ils nourrissent à son encontre, malgré les efforts des hommes politiques, toutes tendances confondues, de calmer les esprits pour la paix et une réconciliation dans la commune. Mais ces jeunes exigent la libération de leurs parents avant toute réconciliation. Donc ce n’est pas le reportage de Soleil Fm qui envenime la situation.

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Espérons que le projet de loi d’amnistie annoncé à la suite du Dialogue politique du chef de l’Etat, pourrait faire libérer les détenus concernés de Tchaourou, éteindre les braises allumées là-bas depuis sept mois et y ramener enfin la paix.

Bénin : Les responsables de ‘’Soleil FM’’ astreints par la HAAC à respecter des articles des textes de la profession

Espérons également que les prochains reportages de Soleil Fm ne feront pas tomber l’épée de Damoclès suspendue sur sa tête. Espérons enfin que la nouvelle mandature de la HAAC ne commettra pas les mêmes erreurs que la précédente pour préserver sa crédibilité et celle de son président./.

Ali Idrissou-Touré, journaliste indépendant

Une réponse

  1. Avatar de OLLA OUMAR
    OLLA OUMAR

    De soleil FM , comme de lnt , c’est certain , *** fera tomber l’épée de damoclès par ces institutions à la solde ; trop c’est trop , le peuple devra réagir

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