En vigueur jusqu’à mardi soir, le cessez-le-feu signé entre les Kurdes et les Turques va-t-il voler en éclats ? Alors qu’Ankara menace de reprendre ses offensives si les Kurdes ne désertent pas la région, les locaux eux, affirment que la Turquie n’a pas attendu mardi afin de reprendre ses actions belliqueuses. En effet, selon une ONG, des raids aériens turcs ont eu pour conséquence la mort de plusieurs civils.
Depuis jeudi, les forces turques, américaines et syriennes se sont entendues sur un cessez-le-feu censé durer jusqu’à mardi prochain. Problème, selon une ONG locale, l’armée d’Ankara aurait mené une série d’offensives aériennes, visant principalement des civils. Une nouvelle qui, si elle était avérée, pourrait considérablement changer la donne. Alors que Washington était disposé à retirer ses sanctions et à les annuler dans leur totalité si la Turquie et les Kurdes venaient à définitivement s’entendre, Trump pourrait être amené à revoir sa copie.
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L’OSDH dénonce une violation du cessez-le-feu
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), cinq civils auraient ainsi trouvé la mort au cours des bombardements turcs, au même titre que quatre combattants. Une information à moitié confirmée par un correspondant local pour l’Agence France Presse, qui a assuré avoir entendu des tirs d’artillerie ainsi que diverses explosions. Les Kurdes eux, sont également montés au créneau, accusant de manière officielle les forces turques, d’avoir violé le cessez-le-feu.
« Malgré l’accord pour un arrêt des combats, les attaques aériennes et à l’artillerie continuent de viser des positions des combattants, des zones civiles et l’hôpital de Ras al-Aïn », a ainsi lancé le porte-parole des FDS, les Forces démocratiques syriennes, via son compte Twitter. Un affront pour ces derniers qui, la veille, avaient pourtant affirmé par la voix de Mazloum Abdi, le chef des FDS, que les Kurdes étaient prêts à respecter les règles du cessez-le-feu.
L’Europe envisage de rencontrer Erdogan
Du côté de la communauté internationale, le son de cloche est sensiblement le même que celui des Kurdes. Désabusé, Donald Tusk, le président du Conseil européen, a estimé que le cessez-le-feu réclamé par les Turcs était en fait une demande de capitulation déguisée. Emmanuel Macron pour sa part, a confirmé qu’avec Boris Johnson et Angela Merkel, un front commun allait se créer. Les trois dirigeants envisagent de rapidement rencontrer le président turc Erdogan afin d’évoquer avec lui la suite des événements.
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