Syrie : en pleine offensive turque, la Russie au centre d’une polémique

Photo : Mikhail Tereshchenko/TASS

Le 5 mai dernier, la Russie a-t-elle franchi les limites de l’acceptable ? En effet, selon le New York Times, l’armée du Kremlin aurait bombardé pas moins de quatre hôpitaux en Syrie, en l’espace de 12 heures seulement. Une information révélée par le quotidien américain qui se serait basé sur des enregistrements radios ainsi que des données récupérées par plusieurs observateurs aériens présents sur place.

Dans les faits, ces bombardements feraient partie d’une vaste opération visant à permettre au régime Assad de reprendre le contrôle de la Syrie. Selon l’enquête menée par le quotidien américain, l’un des quatre établissements visés n’est autre que l’hôpital chirurgical Nabad al hayat, situé à Idleb, province largement attaquée par l’armée syrienne afin d’être reprise. Attaqué trois fois depuis 2013, cet hôpital avait ensuite été déplacé dans un complexe souterrain afin de permettre aux médecins de continuer à pratiquer sans risquer d’être pris pour cible.

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Quatre hôpitaux visés en douze heures

C’est un homme, au sol, qui aurait communiqué à l’armée russe les coordonnées de l’établissement. Après avoir effectué quelques vérifications, ce dernier a confirmé ses dires, donnant de fait son feu vert à une attaque imminente. Un guetteur chargé d’inviter les civils à se mettre à l’abri en cas d’attaque a, au même moment, confirmé avoir vu des avions se diriger dans cette direction et a assuré avoir averti les siens d’aller rapidement se cacher. Trois bombes ont ensuite explosé sur l’hôpital.

En l’espace de douze heures, trois autres établissements ont été pris pour cible. Les hôpitaux Kafr Nabl, Kafr Zita et enfin, l’hôpital pédiatrique Al Amal ont tous été pris pour cible de la même manière. Un homme à terre a ainsi livré les coordonnées du lieu avant de finalement de donner son feu vert. Outre le fait qu’il s’agisse de lieux de santé, ces hôpitaux étaient censés être protégés par l’ONU après qu’ils aient communiqué leur position. L’objectif était en fait de figurer sur une liste censée leur assurer une protection certaine contre les raids aériens.

Une enquête lancée en août

Aujourd’hui, le fait d’attaquer des hôpitaux est considéré comme un crime de guerre. Si la Russie et la Syrie ont toujours affirmé ne pas avoir visé des installations civiles, se projetant uniquement contre des cibles terroristes, ces révélations pourraient mettre à mal une défense bien huilée. Une enquête est d’ailleurs en cours depuis le mois d’août dernier, enquête lancée par l’ONU, puisque la liste des hôpitaux censés être protégés, a été transmise à tous les acteurs engagés au sein des Nations Unies, dont la Russie.

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