Le président turc est en colère contre l’Otan (Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord). Recep Tayyip Erdogan qui a lancé une offensive contre les Kurdes du nord de la Syrie se plaint de ne pas être soutenu par ses alliés de l’Otan. Au contraire, il est fortement critiqué par les grandes chancelleries occidentales. Washington, Paris, Berlin et Londres ont appelé à un arrêt des hostilités. La France et l’Allemagne ont d’ailleurs suspendu leur vente d’armes à la Syrie.
Paris dénonce une offensive unilatérale et la Turquie est sommée de mettre fin à l’attaque. Recep Tayyip Erdogan ne décolère pas contre les pays occidentaux qu’il accuse de faire du deux poids deux mesures et de ne pas appliquer l’article 5 du traité de l’OTAN dans le cas de son pays parce que la Turquie est un pays musulman. A l’entendre, l’offensive actuellement en cours au nord de la Syrie se justifie car la Turquie est menacée à ses frontières par des forces terroristes. Les Kurdes sont en effet considérés par Ankara comme des terroristes et la présente opération viserait à sécuriser les frontières turques en créant une zone tampon entre son pays et la Syrie.
L’article 5 en question
Une bonne application de l’article 5 aurait obligé les alliés de l’Otan à se ranger du côté de l’Otan car cet article stipule : «Les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles, survenant en Europe ou en Amérique du Nord, sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence, elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d’elles, dans l’exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l’Atlantique-Nord.»
Erdogan estime que l’Otan doit faire un choix. Choisir entre les terroristes et la Turquie. Erdogan l’a dit face à la presse ce jour : « Conformément à l’article 5 du traité de l’Otan, l’Alliance doit être avec nous. Vous êtes avec nous ou avec les terroristes? Ils ne donnent pas de réponse précise ». Les pays occidentaux devraient donc cesser de faire une lecture passive de l’article 5 et se ranger à ses côtés, à en croire Erdogan.
Laisser un commentaire