La Constitution béninoise du 11 décembre 1990 a été modifiée en procédure d’urgence dans la nuit du jeudi au vendredi 1ier novembre au parlement. Des éminences grises comme l’universitaire Ibrahim Salami avaient déploré cet état de chose. Pour ce professeur de droit à l’Université d’Abomey-Calavi, « la procédure de révision de la Constitution est une procédure spéciale (…) C’est en matière de loi ordinaire qu’on pouvait aller en procédure d’urgence ».
Le député André Okounlola n’est pas de son avis. Invité par le journal L’Evènement Précis mardi 19 novembre, le député a clairement fait savoir que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale permettait la révision de la loi fondamentale en procédure d’urgence. Il indique également qu’il était important de ne pas violer les dispositions du Protocole additionnel de la Cédéao qui est fermement contre toute modification du Code électoral dans les 6 mois qui précèdent un scrutin.
Vu l’approche imminente des élections communales (mai 2020), il était urgent de faire une relecture de la Constitution avant de modifier le code électoral au plus tard le 15 novembre 2019, explique le deuxième questeur du parlement. Notons que le député est l’un des principaux artisans de la révision de la loi fondamentale. Il en est d’ailleurs fier.
« Le Président Talon m’a rassuré qu’il ne veut pas s’éterniser au pouvoir »
Pour lui, la Constitution n’est pas un fétiche. « Je suis foncièrement contre ceux qui pensent que la Constitution est un fétiche intouchable » a-t-il fait savoir, rappelant que les autres pays touchent à leurs lois fondamentales pour se développer. C’est finalement ce que la 8 e législature a fait, soutient-il.
De plus, cette nouvelle version de la Constitution ne permet pas à Patrice Talon de rester au pouvoir ad vitam aeternam. « le Président Talon m’a rassuré qu’il ne veut pas s’éterniser au pouvoir » assure-t-il.
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