De retour d’Afrique du sud, l’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo a pris par Cotonou ce lundi 11 novembre pour rendre visite à l’ex-chef d’Etat du Bénin, Nicéphore Dieudonné Soglo. Ces deux personnalités ont échangé, selon le communiqué de presse, sur des sujets dont l’intégration sous régionale. Le vice-président du Forum des anciens chefs d’Etat d’Afrique Nicéphore Soglo a eu un échange avec le bras armé dudit forum Olusegun Obasanjo sur trois sujets d’actualités.
Le premier sujet a porté sur la situation politique qui prévaut au Bénin depuis les dernières élections législatives. Le président Soglo a remercié son hôte pour le rôle déterminant qu’il a joué dans la levée du blocus militaro-policier qui a confiné l’ancien président Boni YAYI à son domicile à Cadjêhoun (Cotonou) durant 52 jours dans des conditions très difficiles.
Pour rappel, instruit par le forum des anciens chefs d’État d’Afrique, l’ancien président nigérian Obasanjo a entrepris une tournée dans plusieurs capitales africaines. Ce qui a débouché sur le levé de siège du domicile de Boni Yayi qui a pu enfin quitter son domicile pour aller se faire soigner dans un pays de son choix.
Les échanges ont également permis de faire le tour d’horizon des derniers développements de la crise politique au Bénin au lendemain de la révision de la Constitution.
Fermeture des frontières
Le second sujet qui a cristallisé l’attention des deux anciens présidents a été la fermeture des frontières terrestres du Nigeria. Cette situation a engendré des conséquences économiques difficiles pour tous les pays concernés dont le Bénin en particulier.
A court terme, les deux personnalités souhaitent que les dirigeants des pays concernés fassent «preuve de leadership pour aborder les sujets qui fâchent». Car, il urge que tous les pays concernés aient une synergie d’actions. Ce qui va permettre de valoriser la production locale au détriment des produits subventionnés venus d’autres continents.
Le président Obasanjo a insisté sur le fait que le Nigeria malgré son envergure a besoin de ses voisins pour accomplir des progrès tandis que les voisins ont besoin de ce grand pays pour se développer.
Intégration sous-régionale
Concernant le dernier sujet abordé lors de la rencontre entre les deux anciens chefs d’Etat, il a été question de l’intégration sous régionale. Les deux hommes d’Etat «ont rappelé qu’il urge de concrétiser le projet relatif au quadrilatère Nigeria-Togo-Ghana-Bénin comme moteur du développement de toute la région ouest africaine».
L’ancien président Soglo a rendu un vibrant hommage à son prédécesseur Sourou Migan Apithy qui dans son ouvrage « Face aux impasses » publié en 1971, avait démontré à plus d’un titre que l’intégration sous régionale est à ce prix. Dans l’optique d’en analyser la signification profonde et proposer les modalités adéquates de la mise en œuvre dans la région ouest-africaine et africaine de ce quadrilatère, les deux hommes d’Etat ont promis d’œuvrer pour le renforcement de la coopération et l’intégration des économies de cet espace géographique.
Ce qui passe par le rappel de l’arrière-plan historique et culturel de ces peuples. Pour eux, cet arrière-plan historique peut en effet devenir le socle des programmes d’intégration des économies des pays qui partagent les conséquences dévastatrices d’une histoire qui leur est commune.
Ils recommandent à la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO de faire procéder à l’évaluation rigoureuse et approfondie des indicateurs de gouvernance macroéconomique notamment le déficit budgétaire et son financement soit pas les banques centrales soit par appel au marché monétaire.
Pour Obasanjo et Soglo, l’intégration monétaire aura pour conséquences l’accélération et le renforcement des échanges intra-communautaires et le tarif extérieur commun et donc le développement plus rapide des économies des Etats de l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble.
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