Le débat autour de la monnaie commune des pays de la zone franc en Afrique, le franc CFA, n’est certes pas une nouveauté. Mais force était de constater que depuis quelques années, la crise économique mondiale aidant, le ton montait chez les détracteurs de la monnaie et des avancées étaient enregistrées. Même chez les politiques et autres responsables gouvernementaux. Jeudi dernier, le président béninois, Patrice Talon, lui n’avait pas hésité à mettre les pieds dans le plat.
Le Bénin en précurseur ?
Ce jeudi au cours d’une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), un président africain, le président Patrice Talon, pour la première fois publiquement révélait haut et fort la volonté des pays membres de la zone franc de délester le Trésor public Français, des réserves qu’ils y avaient faites pour assurer et garantir la parité du CFA avec l’Euro.
Une révélation importante, et qui pour bien des observateurs pourrait marquer l’épilogue du débat sur la pérennisation du CFA et sonner le glas pour une nouvelle ère monétaire et économique pour les pays de l’UEMOA d’abord et pour toute la région ensuite. « Nous sommes tous d’accord là -dessus, à l’unanimité, pour mettre fin à ce modèle » avait lâché le président béninois, ajoutant à toutes fins utiles, que ce serait « La banque centrale des pays d’Afrique de l’UEMOA » qui serait désignée pour « gérer la totalité de ces réserves de devises ».
Des propos qui auraient sur la toile, bénéficié d’un important écho auprès des communautés africaines en ligne. Surtout après la notoriété du discours de Mme Nathalie Yamb, conseillère du candidat ivoirien Mamadou Coulibaly aux prochaines élections présidentielles, au cours du sommet Russie-Afrique à Sotchi, il y a quelques jours. Pour Martial Ze Belinga, économiste, les propos du chef de l’état béninois sonnaient le glas à une « rente coloniale » et ajoutait en substance que les pays de la zone franc étaient entrés dans un « processus de décolonisation économique ».
Laisser un commentaire