France : les policiers s’estiment maltraités

En France, la police va mal. En effet, face à la hausse des violences anti-policières, le nombre de suicides qui ne cesse d’augmenter ainsi que l’usure liée à une année 2019 compliquée, le secteur est en pleine crise. Une mobilisation inédite a d’ailleurs eu lieu le 2 octobre dernier, au cours de laquelle pas moins de 25.000 représentants des forces de l’ordre sont descendues dans les rues afin de protester contre certaines conditions de travail.

Afin de contenir cette grogne, le ministère de l’Intérieur a décidé de lancer l’opération livre blanc, visant à transformer radicalement le monde de la police. Un projet soutenu par David Le Bars, président du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) mais également auteur de « La haine dans les yeux » livre dans lequel ce dernier évoque et développe la thèse de la haine anti-flic, développée par un contexte social difficile, mais aussi aggravée par certains représentants politiques. En effet, les forces de l’ordre sont souvent présentées comme boucs émissaires, rendant de fait la relation entre l’ordre et la société civile, houleuse. 

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La police française, à bout de souffle

Aujourd’hui, cela pousse certains à estimer que la police française est maltraitée. Appelée lors de gros événements, celle-ci se fait ensuite taper dessus dès que se présente l’occasion. « L’usage de la violence contre les forces de l’ordre se banalise » continue notamment David Le Bars dans les colonnes du Parisien, pour qui la crise des Gilets jaunes n’est pas un point de départ de cette défiance, mais bien le point culminant. Aujourd’hui, les violences et les outrages ont augmenté de 60% en l’espace de vingt ans seulement, de quoi pousser de nombreux engagés à se poser la question de rester dans les effectifs de la police, ou non.

Un livre blanc et une hausse du budget

Aujourd’hui, la police est donc en perte de sens à cause de ce sentiment d’abandon. « On est au bout d’un cycle » confirme David Le Bars, ajoutant que les charges de travail, les équipements vétustes ainsi que la réforme des retraites qui se profil n’aident en rien. « On a perdu le sens premier du métier : l’ordre public, le judiciaire, la sécurité au quotidien » ajoute-t-il. Le livre blanc devrait permettre à certains d’évoquer des pistes à suivre afin de rendre la police plus moderne. « Il ne faut rien s’interdire » explique ensuite Le Bars, pour qui la hausse du budget de la police reste le point principal sur lequel travailler.

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