Obasanjo : Tant que le Bénin autorisera le dumping des marchandises, il y aura toujours un problème avec le Nigéria »

Le sujet relatif à la fermeture des frontières entre le Bénin et le Nigéria continue de susciter des réactions. Ce mardi 26 novembre 2019, c’est Olusegun Obasanjo l’ancien président du Nigéria qui s’est prononcé sur cette actualité. A la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée à  Addis-Abeba, il a demandé aux autorités béninoises d’accorder leur violon avec le gouvernement nigérian.

Le Bénin coutumier du fait selon Obasanjo

Cette rencontre avec les hommes des médias qui s’inscrit dans le cadre du dialogue politique des associations des hommes d’affaires africains sur la mise en œuvre des accords de zone de libre-échange continentale lui a permis de lancer des messages à l’endroit des dirigeants béninois. Pour lui, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ( Cedeao) n’a pas été créée pour qu’un pays serve de réceptacle à un autre.

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L’ancien président nigérian fera remarquer que le différend qui a conduit à la fermeture des frontières entre le Bénin et le Nigéria ne date pas d’aujourd’hui. Le voisin de la première économie du continent serait habitué à mener des actions de nature à lui créer des difficultés selon les propos Olusegun Obasanjo.

La réexportation est le véritable problème selon Obasanjo

Il a rappelé dans cet ordre d’idée certains faits similaires qui l’avaient conduit à rencontrer les autorités béninoises quand il était encore à la tête du Nigéria. « C’est arrivé quand j’étais président du Nigeria. J’ai appelé le président du Bénin de l’époque, Nicéphore Dieudonné Soglo, pour nous permettre de nous rencontrer à n’importe lequel de nos postes frontières à ce sujet » a-t-il déclaré.

 «Nous nous sommes finalement rencontrés à Badagry (au Nigeria), où nous avons convenu que les douanes nigérianes seraient postées au Bénin » avait-il ajouté. Pour lui, le Nigéria n’a aucun problème avec les produits fabriqués au Bénin.

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Le véritable problème se situe selon lui au niveau des produits importés. A en croire ses propos, tant que le Bénin permettra la réexportation de certains produits sur le marché nigérian, l’entente entre les deux pays ne sera pas possible.

6 réponses

  1. Avatar de Napoléon1
    Napoléon1

    Les africains ne vont pas réinventer la roue. D’autres étaient là avant eux. Pourquoi ne se plongent-ils pas dans l’histoire pour apprendre des expériences des autres. Au début de son industrialisation dans les années 1850 l’Allemagne était composés de petits états morcellés avec des frontières balkannisées, où chacun percevaient ses taxes de douanes et en était jaloux.
    Mais l’Allemagne a eu cet astuce de supprimer toutes les frontières morcelleés pour en venir à une seule frontière, celle devant exister entre l’intérieur de l’Allemagne et l’extérieur. Ainsi il y eu une protection pour les produits fabriqués par l’Industrie naissante Allemagne, produits qui ne pouvaient pas résister à la concurrence si l’on laissait les produits de l’Angleterre (qui était déjà très développé) rentrés sans autre mesure à l’intérieur d’Allemagne. Les quelques rares produits anglais nécessaires autorisés sur la marché allemand d’alors étaient aussi frappé de taxes exorbitants, dont les récettes servaient á financer les industries naissantes en Allemagne. On a donc rendu la tâche très difficile aux importateurs et autres commerçants des produits anglais sur le marché allemand et obligés ainsi les populations allemandes à se concentrer sur les produits fabriqués par les jeunes industries allemandes, bien que la qualité de ces produits n’égalait pas celle des produits étrangers. Mais cette stratégie a permis de développer l’industrie allemande à l’intérieur avant de s’ouvrir au marché mondial. La Chine s’est servie de la même stratégie.
    Donc c’est contre-production, lorsqu’on a opté pour une communauté économique régionale (d’où la libre circulation des biens et des personnes) tout en laissant à chaque pays le privilège de percevoir ses propres taxes douaniers au détriment des autres. C’est absurde. Si la situation demeure ainsi, le Nigeria a bel et bien raison de fermer ses frontières. Les exportations intercommunautaires des produits importés et de contrebande ne font que semer du désordre dans le projet de développement et d’industrialisation du Nigéria.
    Si la communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest doit avoir un sens et une viabilité, il doit avoir une seule frontière et les recettes douanières doivent être les recettes de la communauté quelque soit dans quel pays où les taxes douanières sont perçues. Le partage des recettes à un règlement que les Etats composant la communauté doivent trouver ensemble.

  2. Avatar de Jojolabanane
    Jojolabanane

    Re exporter un produit déjà taxé au Bénin vers le Nigeria sous le privilège de la cedeao prive le Nigeria des droits de douanes sur ce produit. Les inquiétudes du Nigeria ne sont donc sans fondement. Example : Les voitures.

    Je propose le partage des droits de douane perçus par le Bénin sur les produits re exportés vers le Nigeria.

    1. Avatar de Justice Will Prevail
      Justice Will Prevail

      Et le bénin va percevoir quoi sur les produits réexportés vers le Bénin via le Port de Lagos!

  3. Avatar de Justice Will Prevail
    Justice Will Prevail

    Je ne comprends même pas ce que ça veut dire. Si les marchandises qui viennent au Nigeria par le Port de Cotonou sont de la contrebande, alors que sont les marchandises qui viennent au Bénin par le Port de Lagos? Le Nigeria a une problème de maîtrise de son territoire qu’il veut résoudre en utilisant les services de la douane et de sécurité du Bénin. Je ne crois pas en l’efficacité de cette politique protectionniste sur le long terme à cause de la porosité des frontières, de la corruption des services de douane et de sécurité du Nigeria qui, selon plusieurs sources, continuent de laisser passer les produits prohibés dans les deux sens des frontières. De plus, le Nigeria ne peut pas se permettre raisonnablement de rivaliser avec les producteurs asiatiques pour la culture du riz pour laquelle le Nigeria n’a aucun avantage comparatif ou compétitif. Le riz asiatique est encore moins cher et de meilleure qualité sur le marché nigérian que le riz local. Par ailleurs, toutes ces mesures restrictives affectent aussi les échanges des entreprises nigérianes avec les partenaires des autres pays de la sous-région. Ensuite, la flambée des prix des produits alimentaires à long terme risque de causer une plus grande dépréciation de la monnaie nigériane et la paupérisation avancée de la population. Ce qu’il faut pour le Nigeria n’est pas la fermeture des frontières mais plutôt une lutte sérieuse contre la corruption de ses services de douane, de police et d’immigration afin qu’ils soient plus efficaces.

  4. Avatar de Rémi
    Rémi

    Obansajo , et le Nigeria sont aigri contre le Bénin pour plusieurs raisons, notamment la fermeture de Glo au Bénin . Quand on parle du contre bande le Nigeria n’a aucune leçon à donner à qui que ce soit. Les nigérians sont experts et reconnus dans le monde entier pour des trafiques illicites , des contre bandes de toute sorte. ils n’ont qu’à commencer par balayer chez eux.

  5. Avatar de Mum
    Mum

    Et il a raison. Il faut respecter et faire pareil chez nous, basta.

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