La Chine avance ses pions dans les universités occidentales

L’armée chinoise s’implante en Europe. En effet, selon un récent rapport du think tank australien Australian Strategic Policy Institute (ASPI), sept institutions servent de passerelle entre la Chine et ses objectifs à l’étranger. 16 laboratoires de recherches seraient aujourd’hui placés sous le sceau de l’influence chinoise.

Sur ces 16 laboratoires de recherche, dix se trouvent actuellement en Grande-Bretagne, alors que les autres sont implantés en Australie, en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Un territoire assez vaste qui permet à la Chine de profiter de compétences en ingénierie et en sciences à tous les niveaux. Ainsi, nous sommes en 2013 lorsque Pékin se tourne vers la Suisse et l’Allemagne, grâce au CALT, l’Académie chinoise de la technologie des lanceurs, une filiale de la maison mère, la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine (CASC). Ce CASC n’est autre que l’un des principaux fournisseurs de missiles à l’armée chinoise.

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La Chine lorgnerait sur les écoles internationales

À l’époque, une équipe du CALT s’est rendue du côté de la Haute école spécialisée du nord-ouest de la Suisse (FHNW), une école d’une certaine importance aux yeux de la Chine puisqu’il ressortira, à la suite de ces premiers échanges et prises de contact, un laboratoire de recherches par lequel sera également concernée l’École technique de Rhénanie-Westphalie, en Allemagne. Un objectif sera ensuite défini par les parties, à savoir, le développement d’une pompe à écoulement axial pour l’industrie médicale. Cette pompe aurait dû servir les intérêts de la CALT, qui travaillait alors à la création et au développement d’un cœur artificiel. Ainsi, l’école suisse aurait eu pour objectif de concevoir cette technologie alors que du côté allemand, des essais in-vitro allaient être menés. Si le projet a depuis été mis entre parenthèses, CALT espère le conclure, confirmant que d’ici fin 2019, des essais cliniques auront lieu.

Une nouvelle menace pour la sécurité nationale ?

Même son de cloche du côté de l’EPFZ, l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich qui a longtemps collaboré avec l’Université de l’aéronautique et de l’astronautique de Nanjing. Problème, le directeur adjoint de cette université est directement accusé de vol de technologie, une plainte ayant été déposée par GE Aviation, aux États-Unis, en 2018. Résultat, de plus en plus d’universités se posent des questions et semblent penser que la Chine profite de l’occasion pour lorgner sur les technologies développées. Charles Parton, ancien diplomate britannique, estime pour sa part qu’en offrant ces technologies à la Chine, le pays hôte contribue à son propre affaiblissement tout en renforçant les autorités chinoises.

Afin de lutter efficacement contre cette nouvelle menace, certaines nations ont décidé de revoir leur mode de fonctionnement. Les USA par exemple, ont confirmé un renforcement des surveillances concernant les visas octroyés aux scientifiques chinois alors que du côté Australien, un registre a été confirmé dans lequel tous les projets de recherche menés en collaboration avec des universités étrangères ont été enregistrés. Aujourd’hui, les collaborations entre universités chinoises et étrangères représentent donc une toute nouvelle menace.

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