Les terres rares africaines, objet de toutes les convoitises

Depuis l’escalade des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, la planète a pris conscience de sa dépendance à la Chine pour s’approvisionner dans ces métaux qu’on appelle les terres rares. Ces matériaux sont en effet indispensables à notre société moderne et la Chine contrôle directement ou indirectement la quasi-totalité des stocks actuels. L’Afrique avec ses terres inexploitées se présente dorénavant comme l’alternative au quasi-monopole chinois et est courtisée de toutes parts.

L’exploitation des terres rares, un enjeu stratégique

À l’heure où les ressources de la planète se raréfient, les matières premières occupent une position toujours plus stratégique que ce soit dans l’industrie ou sur les marchés financiers. Les importations et exportations de métaux tels le cuivre ou l’or n’ont cessé d’accroître ces dernières années. Plus récemment, les terres rares ont fait l’actualité dans le cadre du bras de fer entre Donal Trump et Xi Jinping.

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Pour rappel, sous la dénomination « terres rares », il s’agit d’un groupe de 17 métaux avec des noms peu connus du grand public tels le lanthane, le promedium ou l’europium. Ces terres rares sont indispensables dans l’élaboration de smartphones, véhicules ou bien encore d’objets électroniques et sont donc indissociables de notre société contemporaine. Contrairement à ce que laisserait croire leur dénomination, ces métaux ne sont pas rares en tant que tels. En revanche, leur extraction est complexe, chère et souvent polluante car leurs niveaux de concentration dans les sols sont infimes.

Les investisseurs se tournent vers l’Afrique

Voilà déjà plusieurs années que la Chine établit des partenariats avec les états africains dans le cadre de l’exploitation des terres rares ou d’autres métaux. On pense notamment aux mines de cobalt en République Démocratique du Congo. Plus récemment, les Russes ont eux aussi tendu la main aux dirigeants africains afin de bénéficier des réserves en terres rares du continent. Fin octobre, à l’issue du premier sommet Russie-Afrique, on apprenait la signature d’un accord de prospection avec la société russe Rosgeo et le Rwanda ainsi que la conclusion de protocoles d’entente avec le Soudan du Sud et la Guinée équatoriale.

Les États-Unis n’entendent pas pour autant se laisser distancer. Des contacts auraient été établis notamment au Burundi et au Malawi. La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a en effet mis en exergue le fait que cette dernière produit 95% des terres rares au niveau mondial. En outre, 80% voire plus des terres rares utilisées aux Etats-Unis proviennent de l’Empire du Milieu. Autant dire que c’est une véritable épée de Damoclès qui pend au-dessus de la tête de Donald Trump et qu’il entend bien s’en débarrasser.

Les Africains sauront-ils tenir compte des enjeux écologiques ?

L’exploitation minière des terres rares suscite cependant de nombreuses questions écologiques et l’Afrique se retrouve face à un véritable dilemme. D’une part, il y a toutes ces mains qui se tendent avec des rentrées d’argent providentielles et des perspectives économiques prometteuses. D’autre part, il y a les enjeux écologiques à plus long terme auxquels la population n’est pas toujours sensibilisée. Entre les deux, les dirigeants africains doivent trouver le juste équilibre s’ils veulent devenir plus qu’un pion dans la course aux terres rares que se livrent actuellement les grandes puissances mondiales.

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