Le président béninois a participé hier lundi 02 décembre à une conférence internationale sur la soutenabilité de la dette à Dakar au Sénégal. Cette conférence est une initiative de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). La directrice générale du Fonds monétaire internationale était présente de même que le vice-président Afrique de la Banque mondiale.
Au cours de son intervention, le numéro 1 béninois a fustigé la mauvaise perception du risque de la dette dans la région africaine et le refus d’appréciation de la bonne dette par les institutions financières internationales.
« En ce qui concerne la mauvaise perception du risque nous sommes malheureusement tributaires des emprunts que nous faisons sur les marchés, de la perception même des institutions de référence.Je voudrais m’adresser à la directrice du FMI pour dire que nous faisons de l’exhortation pour la bonne perception du risque en Afrique » a-t-il déclaré. Le chef de l’Etat béninois regrette le manque de soutien des institutions multinationales dans ce domaine.
Elles « font seulement des discours »
A l’en croire, elles « font seulement des discours ». Pour mieux faire toucher du doigt, ce qu’il avance, le numéro 1 béninois a fait savoir que sur une échelle de 0 à 7 dans la perception du risque, l’OCDE place la plupart des pays de la région ouest-africaine à 6. Ce n’est que tout récemment que le Sénégal a pu grappiller une place pour se hisser au niveau 5 souligne-t-il.
Cette caricature que le marché a et qui est renforcée par les institutions aussi importantes, fait qu’on ne peut pas emprunter à long terme, fait remarquer Patrice Talon. « Dans le meilleur des cas nous nous en sortons avec 15 ans » informe le président.
Il se désole aussi du comportement des investisseurs privés qui demandent un rendement de 40% , 30% alors que dans le monde le rendement de l’argent en investissement est en dessous de 10%.
« Quand on a 10% , c’est le jackpot » assure Patrice Talon. Ce sont autant d’éléments qui selon lui, font que les pays ont du mal à s’endetter, alors que l’argent existe.
Lutte contre le terrorisme: Patrice Talon à Dakar
« La dette est devenue le principal moyen de financer le développement parce que l’aide au développement n’existe plus » souligne le président béninois. Il invite les institutions de référence à ne pas aggraver la mauvaise perception du risque d’investissement dans la sous-région ouest-africaine. L’idéal serait même que ces institutions inventent de nouveaux instruments pour accompagner les besoins de financement auxquels les pays sont confrontés fait savoir le locataire de la Marina.
« Les critères de convergence de l’Uemoa ne peuvent pas permettre aux pays de se développer »
L’autre sujet abordé par le premier magistrat, ce sont les critères de convergence en vigueur au sein de l’Uemoa. Pour lui ces critères entravent le développement de ces pays. « Nous avons adopté au sein de l’Uemoa, qu’il ne faut pas que le déficit public dépasse 3% du PIB. Qu’il ne faut pas que la dette cumulée dépasse 70% du total du PIB. Mais ces critères ne peuvent pas nous permettre de nous développer. Ce n’est pas possible » lance Patrice Talon.
Il invite Alassane Ouattara, président en exercice de l’Uemoa à faire en sorte que des réflexions soient menées sur ces questions avec la bénédiction du Fmi et de la Banque mondiale. « On peut avoir un déficit public supérieur à 3% et avoir de la dette soutenable » pense le numéro 1 béninois.
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