Barrage sur le Nil : vers la fin des tensions entre l'Egypte et l'Éthiopie ?

Voilà neuf ans maintenant que l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan traversent une période de crise géopolitique, la faute à un immense projet de barrage hydroélectrique. Toutefois, sous l’impulsion de Washington, la situation s’est récemment débloquée et les trois acteurs devraient se retrouver une nouvelle fois du côté de la Maison-Blanche, à la fin du mois de janvier, afin de signer un premier accord.

Ce projet, c’est l’Éthiopie qui ne cesse de le réclamer. Toutefois, du côté de Karthoum et du Caire, les politiques ont eu énormément de mal à accepter cette idée, estimant que ce barrage influerait directement sur la qualité et la quantité des eaux du Nil. En effet, l’Éthiopie est traversée par le Nil Bleu alors que le Soudan lui, est traversé par le Nil Blanc. Ensemble, les deux fleuves forment le Nil, qui traverse alors l’Égypte. Le barrage lui, aurait ainsi entraîné une importante réduction du débit du Nil Bleu, dont dépend à 90% l’Égypte.

Publicité

Un projet pharaonique, des tensions exacerbées

Long de 1.8 km, haut de 145 mètres, ce barrage répond à un besoin bien précis puisqu’il permettrait à l’Éthiopie de produire d’ici à 2022, plus de 6.000 mégawatts. De quoi faire de ce projet l’un des plus importants d’Afrique. Malheureusement, si l’ambition est réelle et les retombées, possiblement importantes, les frictions ont pris le dessus et des années durant, les négociations ont été au point mort, poussant même certains à redouter une véritable guerre.

Les nombreuses réunions organisées n’ont alors rien donné, si ce n’est un regain des tensions. Toutefois, la Maison Branque et la Banque Mondiale ont décidé de se saisir du dossier afin de faire avancer les choses et apaiser une situation plus que tendue. Aujourd’hui, de réels progrès ont été enregistrés, des progrès dont les ministres des Affaires étrangères et de l’Eau respectifs se sont bien évidemment félicités.

Un partage des responsabilités et un projet par étapes

Le gros point de contentieux, concernant le remplissage de la future digue, pouvant contenir jusqu’à 74 milliards de m³ d’eau a semble-t-il été surmonté. D’un côté, l’Éthiopie proposait de la remplir sur une période allant de quatre à sept ans alors que Le Caire réclamait une période plus longue, estimant qu’en cas de remplissage trop rapide, des millions d’Égyptiens dépendant des eaux du Nil auraient du mal à gérer le manque d’eau. Résultat, le processus se fera finalement en diverses étapes, le tout, de manière tout à fait coopérative entre les acteurs.

L’idée est donc de permettre à l’Éthiopie de mener à bien son projet sans toutefois avoir un impact négatif sur l’Égypte et le Soudan, notamment en période d’extrême sécheresse. Bien entendu, tout n’a pas encore été réglé, mais l’avancée est significative. Celle-ci prouve en effet que les acteurs ont réussi à s’entendre sur le partage des responsabilités et envisagent même d’aller plus loin dans la coopération, en s’imposant de petits paliers dans le cas où des périodes troubles viendraient à frapper la région, et ce, afin de ne pas bloquer le développement et le quotidien des millions de citoyens.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité