C’est ce lundi que les principaux dirigeants de la région Sahel et le président français Emmanuel Macron vont se réunir du côté de Pau afin de faire le point sur la crise actuelle alors que, jeudi dernier, l’armée nigérienne a une nouvelle fois été prise à partie par les forces extrémistes. Sécurité, paix sociale et sentiment antifrançais, les dossiers seront nombreux et compliqués pour les acteurs invités.
Le 9 janvier dernier, 89 militaires nigériens décédaient des suites d’une violente attaque perpétrée par les forces islamistes radicales. Une information confirmée par Reuters, qui confirme que la caserne de la ville de Chinégodar, à quelques kilomètres seulement de la frontière malienne, a été prise pour cible. Du côté terroriste, 63 personnes ont également trouvé la mort après que les forces armées aient commencé à répliquer, recevant par la même occasion, le soutien aérien des forces Barkhanes.
Barkhane, une solution jugée inefficace
Un drame qui renforce le sentiment d’inefficacité de la politique mise en place par la France et ses alliés du Sahel. Face à ce dramatique constat, les représentants du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie évoqueront ainsi les enjeux sécuritaires de la lutte actuellement menée. Les stratégies en place pourraient d’ailleurs être revues et modifiées. En effet, Emmanuel Macron souhaite désormais un réel positionnement fort des acteurs engagés. « Souhaitent-ils notre présence et ont-ils besoin de nous ? » s’est ainsi demandé le président Français, affirmant avoir besoin de clarté.
Paris réclame du soutien de la part de ses alliés
Semble d’ailleurs être remis sur la table, le scénario d’un possible retrait des troupes françaises. En effet, dans le cas où les représentants du G5 Sahel estiment que la France n’a plus de rôle à jouer dans la région, il est tout à fait envisageable de voir l’exécutif changer son fusil d’épaule d’autant que le sentiment antifrançais se fait de plus en plus ressentir, notamment du côté de Bamako et Ouagadougou. En effet, les populations s’agacent de voir le manque flagrant de résultats. Une situation connue et acceptée par Paris, qui a décidé d’organiser cette réunion de demain afin de refocaliser tous les acteurs sur des objectifs précis.
Pour certains experts, la raison de ce désamour et cette défiance palpable est toute trouvée. Paris et ses alliés concentrent leur lutte sur le côté purement militaire. Or, il convient avant tout d’aider les pays concernés à atteindre de nouveaux objectifs en matière de gouvernance et de développement économique et social. En effet, ce sont ces difficultés sociales et politiques qui alimentent l’insécurité et favorisent la montée de branches extrêmes.
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