Ce Mardi, la Côte d’Ivoire a officiellement ouvert un consulat général dans la ville de Laayoune, dans le sud du Maroc, au Sahara occidental. Cette décision faisait de la Côte d’Ivoire le septième pays africain à ouvrir une représentation diplomatique sur le territoire. Mais pour Alger, cette décision constituerait une « violation flagrante des lois internationales« .
Alger hausse le ton contre Abidjan
Ce 18 février, la Côte d’ivoire ouvrait après l’adoption d’un décret présidentiel le mois dernier, un consulat général au Sahara occidental. Une décision saluée par le Maroc comme reflétant la volonté d’Abidjan de montrer son soutien à « l’intégrité territoriale du Maroc ». La Côte d’ivoire à l’instar donc de la République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe, le Gabon, les Comores, la Gambie et la Guinée, semblerait avoir pris fait et cause pour Rabat.
C’est que le Sahara Occidental demeurait l’un des différends territoriaux les plus tenaces et les plus anciens d’Afrique, opposant le Royaume du Maroc au Front Polisario, un mouvement de libération nationale représentant le peuple sahraoui indigène, basé en Algérie et qui y avait l’aval et le soutien des autorités. Depuis qu’un accord de cessez-le-feu avait été conclu en 1991 entre le Maroc et le Front Polisario après 16 années d’affrontements, l’ONU avait déployé une mission, la MINURSO, pour surveiller la trêve et organiser un référendum que le territoire attendait toujours.
De ce fait, Alger n’avait que fort peu gouté la décision des autorités ivoiriennes. Dans un communiqué de presse du ministère des Affaires étrangères, le pays du président Abdelmadjid Tebboune, avait fait remarquer qu’il a pris acte de « l’ouverture par le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire d’une représentation diplomatique dans la ville occupée d’El Aaiun au Sahara occidental ». Une décision qui selon Alger ne pouvait émaner d’un des membres fondateurs de l’union Africaine et qui serait une violation des engagements de l’Union africaine. Une « transgression flagrante du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies concernant la question de la décolonisation du Sahara occidental » avait ajouté en substance le communiqué.
Le Maroc, qui avait annexé le territoire après le retrait en 1975 de l’Espagne puissance colonisatrice, avait de facto fait du territoire une de ses «provinces du Sud». Le Front Polisario avait alors demandé un référendum, mais le Maroc l’avait rejeté, proposant plutôt l’autonomie.
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