Au Bénin, le souvenir de la Conférence nationale des Forces vives de la nation de 1990 reste vif dans les mémoires des politiciens. Nourou Dine Saka Saley qui dit être né pendant la période révolutionnaire, se désole qu’aujourd’hui aucun effort n’est pas fait pour institutionnaliser cet événement politique.
Un pays conscient de son histoire doit faire de PLM Alédjo un lieu de pélérinage
« A mon âge d’adulte aujourd’hui, il y a une chose que je regrette profondément. C’est que nous n’ayons pas institutionnalisé la conférence nationale. Je ne conçois pas qu’aujourd’hui un élève de CM2 sorte de l’école primaire sans savoir ce que c’est que la conférence nationale. Je ne conçois pas qu’on finisse la 3e sans savoir qui étaient les acteurs de la conférence nationale. (…) » a déclaré le juriste au micro de la radio nationale le 16 février dernier.
Pour lui, cet état de chose est la faute du système éducatif béninois qui ne nous permet pas de connaître notre histoire. C’est aussi la faute du système politique, parce qu’il n’a pas « imposé notre culture démocratique » accuse le juriste. Il prend par ailleurs fait et cause pour la valorisation de l’Hôtel PLM Alèdjo, lieu où s’est tenue cette historique conférence.
De l’avis de Nourou Dine Saka Saley, un pays conscient de son histoire devait transformer cet hôtel en un « musée », un lieu de pèlerinage pour les élèves afin qu’ils sachent que c’est dans cet hôtel que le Bénin a décidé de changer d’option politique. Une option politique qui promouvait le multipartisme.
En cas d’échec , il faudra s’asseoir et « rebattre les cartes »
« Aujourd’hui vous ne pouvez pas créer un parti politique comme (avant )» regrette-t-il. On a plutôt voté des lois pour favoriser les grands regroupements politiques. Et ces textes étaient censés empêcher ou décourager la transhumance politique mais c’est tout le contraire qu’on remarque selon le juriste. Aujourd’hui, nous avons un système politique où on peut aller facilement d’un parti à l’autre, ajoute t-il .
De plus, le parlement est totalement acquis à la cause du pouvoir en place, instaurant de fait une absence de contradiction. Même s’il ne se réjouit pas de cette situation, le juriste dit être pour l’expérience. « Moi je suis pour l’expérience.S’il est dit que c’est la gouvernance sans contradiction qui va nous garantir le mieux être au Bénin, je suis pour, pour qu’on essaie cela » fait-il savoir. Si ce type de gouvernance marche et permet le plein emploi, tout le monde sera content, estime t-il Mais si ce modèle échoue, il faudra s’asseoir et « rebattre les cartes ».
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