La nouvelle monnaie, l’ECO, qui devait in fine remplacer le franc CFA, semble avoir du mal à se lancer. L’Eco devait être introduite pour la première fois en 2003, mais cela avait été reporté à plusieurs reprises ; à 2005 d’abord à cause de diverses raisons, à 2010 ensuite et 2014. Lors d’une réunion du Conseil de convergence des ministres et gouverneurs d’Afrique de l’Ouest le 25 mai 2009, le début de la monnaie avait été « établi » pour 2015. Mais en juin 2019, les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en étaient encore à adopter officiellement le nom «ECO» avant le lancement de 2020. Mais même cette fois encore, il y aurait de fortes présomptions de report.
Le Nigeria réticent
Ce lundi, le Nigéria l’une des plus dynamique économie de l’Afrique de l’Ouest, et certainement le plus grand marché sous-régional au regard de sa population, réitérait sa volonté de voir différer le lancement de la nouvelle monnaie , l’ECO. Selon les médias nationaux, la présidence du pays aurait publié sur twitter en substance ; « La position du Nigeria sur l’Eco est que les critères de convergence [entre Etats] n’ont pas été atteints par la majorité des pays (…) Il doit par conséquent y avoir un report du lancement de la monnaie unique ». Une position qui n’était pas nouvelle.
Puisque en Janvier, alors que le président ivoirien, Alassane Ouattara, avait en compagnie du président français, Macron, fait la grande annonce du lancement de l’ECO en remplacement du franc CFA ; les cinq pays anglophones de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont le Nigeria, avaient tout de suite signifié leur désapprobation. Pour la Gambie, le Ghana, le Liberia, la Sierra Leone et bien entendu le Nigéria, un lancement rapide de l’«éco» n’était pas envisageable en l’état actuel des différentes économies sous-régionales.
Aussi ces états avaient-ils suggéré que l’adoption de l’Eco se fasse selon un calendrier plus lent et surtout en tant que nouvelle monnaie pour la toute la région, pas seulement en remplacement du franc CFA, comme l’avait suggéré dans son discours le président ivoirien Ouattara. La publication de ce lundi de la part du Nigéria donc ne serait donc que le reflet de ce que, selon les observateurs, les pays anglophones, le Nigéria en tête, seraient de plus en plus circonspect sur la pertinence d’une fusion monétaire. Puisqu’en l’occurrence, les « critères de convergences » auxquels faisait allusion la publication du gouvernement nigérian, seraient les critères de premier rang convenu lors de l’Acte Additionnel instituant le « Pacte de Convergence de Stabilité, de Croissance, et de Solidarité entre les Etats Membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest africaine », établi en 2015.
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