Rencontre Netanyahou – Général Burhan : vive polémique au Soudan

C’est en Ouganda, au début du mois de février, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a rencontré le général Abdel Fattah al-Burhan, également président du Conseil de souveraineté de la République du Soudan. L’idée était alors de normaliser les relations entre les deux nations, qui officiellement, se trouvent toujours en guerre l’une contre l’autre.

Une décision qui marque un tournant décisif dans l’histoire des relations entre les deux pays. Toutefois, cela n’a rien de vraiment surprenant. Depuis le départ du dictateur Omar al-Bashir il y a de ça une année, le pays avance et s’en remet à de nouvelles politiques. Ainsi, le Soudan s’est désolidarisé de l’Iran depuis que ce dernier s’est implanté au Yémen, dans le cadre d’un conflit qui ne cesse de poser des questions.

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Netanyahou et Burhan, une rencontre officielle ?

Depuis, Israël se félicite de ces avancées. À ce titre, Netanyahou a très vite décidé d’ouvrir la porte au Soudan, saluant les efforts entrepris par le général Burhan. Modernisation, sortie de l’isolement, économie en développement, restructuration politique et sociale, le Soudan se tourne désormais vers le monde au point qu’il ait été décidé de permettre à Israël de survoler à nouveau l’espace aérien national. Mais ce rapprochement et la récente rencontre entre les deux dirigeants ne semblent pas plaire à tout le monde.

En effet, le gouvernement civil, dont Abdallah Hamdok est à la tête, ne voit pas d’un bon œil cette décision, estimant que les agissements de Burhan dépassaient largement le cadre des fonctions octroyées par son mandat. Des accusations balayées d’un revers de la main par ce dernier, qui a affirmé que cette rencontre était plus personnelle que politique et qu’elle ne donnait et ne donnerait lieu à aucune avancée politique officielle. L’idée de la normalisation avec Israël elle, fait toutefois peur à de nombreux organes proches du pouvoir, preuve que l’initiative du général n’est pas forcément bien vue par tout le monde.

La normalisation, pas encore à l’ordre du jour

Ainsi, l’Association des professionnels soudanais, qui a été en première ligne dans le cadre du départ de Béchir a fustigé ce rapprochement soudain, estimant que cette décision violait très gravement les demandes des manifestants ainsi que la constitution en vigueur le temps de la période de transition, qui durera jusqu’en 2022, date à laquelle de nouvelles élections seront organisées. Même son de cloche chez certains proches de Burhan, comme Rachad Faraj al-Tayeb, directeur du Département de la politique étrangère au sein du Conseil militaire qui, en guise de protestation a décidé de remettre sa démission.

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