Guinée : la CEDEAO inflige un camouflet à Alpha Condé

En Guinée, alors qu’il avait annoncé à grands frais la tenue d’élections couplées, législatives et référendaires ; le président Alpha Condé, renonçait à l’organisation du scrutin. Dans un discours télévisé, le président guinéen avait déclaré s’être prononcé en faveur d’un « léger report » en raison de « responsabilités nationales et régionales ». Mais selon un rapport d’experts de la CEDEAO, dépêchés en Guinée après l’annonce du report, le fichier électoral contiendrait « quelques » irrégularités.

Un fichier électoral controversé

En Guinée, le président Alpha Condé, avait proposé un référendum constitutionnel avec l’intention de prolonger la durée des mandats présidentiels de 5 à 6 ans. Un tel amendement ouvrirait la voie à un éventuel troisième mandat, pour l’homme d’état âgé de 82 ans. De nombreuses organisations de la société civile avaient organisé à plusieurs reprises des manifestations contre tout changement constitutionnel et des milliers de manifestants étaient descendus à cet effet dans la rue. Mais le président Condé annonçait pour le 1 er mars dernier, la tenue du vote référendaire en couplage avec les élections législatives, pour ensuite se rétracter sous la pression de la communauté internationales et notamment « sous-régionales ».

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Mais le 06 mars au cours d’une allocution télévisée, le président guinéen laissait entendre que le report, n’en était en fait qu’un  » léger » et prévoyait les élections pour le Dimanche 15 Mars. Des prévisions qui venaient bouleverser le rapport des experts de la CEDEAO, car selon ce rapport ce serait près de 2.4 millions d’inscriptions au fichier électoral national qui seraient sujets à controverses. Pour ces experts, donc, la commission électorale guinéenne pour plus de crédibilité se devait d’« expurger » le fichier électoral de tous ces noms qui manquaient « d’identification appropriée ».

31 % de votants à retirer

Le pays aurait une population totale d’environ 13 millions d’habitants; et seulement 7,7 millions de personnes se seraient inscrites pour voter, selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Les irrégularités signalées par la CEDEAO porteraient donc sur 31 % des personnes inscrites. Mais aurait déclaré le président de la CENI, Amadou Salifou Kébé, son institution avait pris acte des « recommandations du rapport » et aurait l’intention d’apporter Hic et nunc les « correctifs requis ».

Mais pour l’opposition ce n’était pas tant les modalités d’organisation du référendum qui posaient problèmes, mais le Référendum en lui-même. Et si les correctifs à apporter signifiaient le report sine die du scrutin ; ce ne serait pour elle, que plus de temps pour faire valoir ses revendications et pourquoi pas, faire plier le régime Condé.

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