Ulrich Dehou, jeune béninois a déposé, mardi 14 avril 2020 à la Cour suprême à Porto-Novo, par droit d’huissier un recours en invalidation de la candidature de Luc Atrokpo, candidat pour les prochaines communales à Cotonou dans le 13è arrondissement, pour violation du principe de la résidence. Mais, au regard des textes, ce recours ne peut pas prospérer, ce qui soulève de questionnement sur ledit recours. Dans son recours, Ulrich Dehou relèveque l’actuel maire de Bohicon, Luc Atrokpo réside dans la commune de Bohicon donc ayant pour résidence actuelle ladite commune.
Il s’agit de la loi No2007-28 du 27 novembre 2007 fixant les règles particulières applicables aux élections des membres des conseils communaux ou municipaux et des membres des conseils de village ou de quartier de République du Bénin. Mais voilà. Sauf cataclysme, ce recours ne peut prospérer. Car, aucune texte ne demande au candidat de résider de façon permanente là où il est candidat. C’est seulement après son élection qu’il lui est imposé d’y résider. Et l’article 21 la loi No2007-28 du 27 novembre 2007 citée dans le recours stipule que «le maire et ses adjoints, une fois élus, doivent avoir leur résidence dans la commune ». Cette idée est appuyée par le code électoral en son article 197, cité dans le recours et dit que «le maire et ses adjoints, une fois élus, doivent résider dans la commune ».
Principe du parachutage
Pour que le recours prospère, il faut le code dise qu’avant d’être élus, le maire et ses adjoints doivent résider dans la commune dans laquelle ils sont candidats. Et dans beaucoup de pays, c’est ce que prescrivent les textes. Mais, en France, lorsqu’on veut faire élire une personnalité du parti qui est très importante, on peut faire usage du principe du parachutage. C’est le cas de Martine Aubry qui résidait à Paris. Mais le parti socialiste qui sait que Lille a toujours voté pour les socialistes, l’a positionné là-bas. Et donc, lorsque le parti à un élément important, il peut le déplacer simplement pour le positionner ailleurs. C’est ce qu’on appelle le parachutage. Il consiste à installer dans une commune qui est déjà acquise à un parti politique, quelqu’un qui est connu. Et généralement cette personne est élue. Donc, cela existe dans les pays occidentaux et au Bénin les lois qui encadrent les élections communales et municipales le permettent.
Terrain balisé pour Atrokpo
Certains soupçonnent des proches du pouvoir, d’être derrière ce recours en place pour victimiser Luc Atrokpo afin d’accroitre sa popularité. Pour les observateurs avertis de la vie politique béninoise, la politique de victimisation a fait ses preuves par ici avec Patrice Talon, lui-même pour accéder au pouvoir en 2016 et avec Boni Yayi pour venir au pouvoir en 2006. Mieux, le pouvoir de la rupture a balisé le chemin à Luc Atropko. Il est de notoriété publique que la commune de Cotonou est le fief de deux partis politiques que sont le Parti du renouveau démocratique (PRD) et de la Renaissance du Bénin (RB).
Aujourd’hui, ces deux formations politiques ont perdu de leur superbe et connaissent fortunes diverses. Il n’y aura aucun candidat de la RB qui n’existe plus et donc certains membres se sont fondus dans l’Union progressiste. Il n’y aura aucun candidat solide du PRD ni du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE). C’est donc presque évident que Luc Atrokpo va être élu comme conseiller. Or ce n’est plus un secret qu’il est venu pour prendre la mairie de Cotonou. Le régime de la rupture a joué une belle carte et les voyants sont au vert pour son poulain parachuté.
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