Brésil : Bolsonaro modifie (légèrement) son discours sur le coronavirus

Au Brésil, il y a une semaine, le pays le plus important d’Amérique latine signalait 2 433 cas confirmés  et 57 décès, avec des maires et des gouverneurs appelant à des mesures de restrictions.  Mais pour le Président brésilien, Jair Bolsonaro, toute l’agitation qu’il y a avait autour de la pandémie dans son pays n’avait pas sa raison d’être. Cependant ce Mardi, le chef d’Etat reconnaissait que la crise était importante et qu’elle constituait bien pour sa génération « l’un des plus grands défis » à relever.

De « petite » grippe…

Le président brésilien, comme son allié et le président américain Donald Trump, avait toujours refusé de donner au nouveau coronavirus une grande importance. A plusieurs reprises, l’homme d’état brésilien avait eu à minimiser la pandémie, la traitant d’abord de « fantaisie« , puis de  » petite grippe« . Plus tôt la semaine dernière, Jair Bolsonaro était allé jusqu’à attaquer des rivaux politiques et critiquer « l’hystérie » de la presse. Alors que des élus locaux organisaient dans leurs fiefs des mesures de confinement ; le président à la télé déclarait « interdiction de transport, fermeture d’entreprises, confinement de masse : certaines autorités étatiques et municipales doivent abandonner ce concept de terre brûlée ».

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 Ajoutant en outre ; « D’autres virus ont tué beaucoup plus que celui-ci et il n’y a pas eu toute cette agitation ». Pour Bolsonaro : « Ce qu’une poignée de maires et de gouverneurs entreprennent est un crime. Ils détruisent le Brésil ». Dimanche dernier encore, défiant les recommandations de distanciation sociale édicté par la direction de son ministère de la Santé et de la Condition physique, le président avait tenu à visiter les marchés serrant la main des supporters tout en les encourageant à continuer de travailler pour maintenir l’économie.

…à plus grand des Challenges

Mais  le Brésil présentait actuellement, plus de 4300 cas et 140 décès, la majorité des statistiques étant confinée dans le sud-est industrialisé du pays, selon l’Université John Hopkins, et le nombre devrait augmenter fortement dans les prochaines semaines. Mais ce Mardi dans la soirée dans une adresse solennelle à la Nation, le président brésilien déclarait : « Le Brésil a beaucoup progressé au cours des quinze derniers mois, mais maintenant nous sommes confrontés au plus grand défi de notre génération» . Selon le président Bolsonaro, le pays et son administration aurait désormais « une mission » celle de « sauver des vies » mais  « sans oublier les emplois ». Car pour M. Bolonaro, s’il fallait  « être prudents, prendre des précautions avec tout le monde, en particulier avec les personnes âgées et celles qui souffrent de maladies sous-jacentes » ; il fallait aussi  « lutter contre une augmentation rapide du chômage, en particulier parmi les plus pauvres ». L’effet collatéral des mesures prises pour lutter contre le coronavirus ne devant pas être « pire que la maladie elle-même ».

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