La pandémie du nouveau coronavirus, même si elle avait eu moins d’impact en Afrique, n’avait cependant pas épargné le continent. 52 pays touchés enregistrant à eux tous, 16.744 cas confirmés avec un total de 894 décès. Et si le pays le plus touché du continent restait l’Afrique du Sud avec 2605 cas, le Cameroun avait réussi le triste exploit de conduire derrière l’Afrique du sud, le peloton subsaharien avec 996 cas confirmés au 17 avril, dont 22 décès. Un pays qui avait vu, dans cette crise, son président octogénaire s’inscrire aux abonnés absents pendant plus d’un mois.
Paul Biya réapparait
Le président camerounais, 87 ans, Paul Biya était le président le plus âgé de toute l’Afrique subsaharienne ; mais depuis le décès en juillet dernier de son homologue tunisien Beji Caid Essebsi, le camerounais tenait désormais le haut du pavé sur le continent avec la quatrième place au plan mondial derrière le cheikh Sabah al-Ahmed al-Jabir al-Sabah, 90 ans, l’actuel émir du Koweït. Un âge avancé, qui rendait le chef d’Etat camerounais très vulnérable au nouveau coronavirus. Le premier cas au Cameroun, apparaissait le 06 Mars. Et cinq jours plus tard alors que de nombreuses voix dans le pays s’étaient élevées pour s’inquiéter justement de la vulnérabilité de leur président dans ce contexte pandémique, M. Paul Biya disparaissait de la scène publique.
Au 11 Mars donc le président camerounais, s’écartait de la scène publique, sans aucune adresse à la nation et laissant le soin à ses ministres, notamment celui de la Santé, de gérer les communications relatives à la crise sanitaire qui frappait le pays. Un silence que le président entretiendrait pendant 35 jours, jusqu’à ce jeudi 16 avril 2020. Ce jeudi-là, le président dans une publication sur la toile, sur Twitter, annonçait avoir ce jour-là même, reçu l’ambassadeur de France près le pays, avec qui il aurait échangé sur « la gestion de la pandémie du Covid-19 au Cameroun, en France et dans le monde ». Un peu plus tard, un reportage télévisé de la rencontre avait été retransmise sur les chaines nationales. Une apparition qui avait cependant été actée au lendemain de la déclaration de son principal rival politique, Maurice Kamto, disant vouloir entamer auprès du Conseil Constitutionnel du pays, une procédure pour faire constater la vacance du pouvoir.
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