La Cour d’appel de Cotonou a décidé du renvoi du dossier du journaliste Ignace Sossou pour le 5 mai 2020 quelques minutes après le début de l’interrogatoire de l’accusé. Ignace Sossou est retourné à son cellule ce mardi 28 avril 2020 après sa brève comparution devant les sages de la Cour d’appel de Cotonou. Il va retourner devant les juges le mercredi 5 mai 2020. Après les appels et formalités usuels, le président de l’audience, le juge Gbènamèto a commencé l’interrogatoire de l’accusé. Il lui a demandé les motifs de son appel.
Le journaliste a fait savoir qu’il a interjeté appel parce qu’il ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés. En réplique, le juge indique qu’il a rapporté de manière différente les propos du procureur. Mieux, il a choisi des éléments qu’il a manipulés de telle sorte que même les organisateurs de l’évènement au cours duquel le procureur de la République a passé sa communication ont désavoué le journaliste. C’est arrivé à ce niveau que l’un des avocats de la défense Me Prisca Ogoubiyi a introduit d’autres pièces. Selon les explications de maître Robert Dossou, l’un des avocats constitués de la défense, lorsque le président de l’audience a commencé l’interrogatoire du prévenu, il y a eu la question de la première lettre de CFI et la défense par le biais de Me Prisca Ogoubiyi a produit la deuxième lettre de CFI.
Un quiproquo
A en croire l’ancien bâtonnier, «cela a fait quelques remous entre les avocats de la partie civile et de la défense ». Mais, «nous ne sommes pas mécontents de toute façon que le tribunal ait bien voulu renvoyer à huitaine pour que les débats puissent reprendre de manière plus sereine après que nous eûmes communiqué régulièrement ces pièces-là à nos confrères, les confrères de la partie civile ». Il relève qu’il n’y a pas de temps en matière pénale et qu’on peut produire les documents à tout moment même au moment de la plaidoirie. Parfois, «on consulte le dossier sur place ».
Pour rappel, il est reproché au journaliste Ignace Sossou d’avoir sorti de leur contexte et relayé sur les réseaux sociaux des propos du procureur de la République du Bénin près du tribunal de Cotonou tenus au cours d’un atelier de travail organisé le 18 décembre par l’agence française de développement médias (CFI) auquel tous deux participaient. En première instance, il a été condamné le 24 décembre 2019 à 18 mois de prison ferme pour harcèlement par le biais de moyens de communication électronique. C’est un collège d’avocats constitués dont maître Brice Houssou, Prisca Ogoubiyi de même que les trois avocats du barreau de Paris représentés par maître Robert Dossou, qui assure sa défense.
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