Jair Bolsonaro : de probables ennuis en vue

La pandémie au Brésil prenait des proportions importantes avec 55 000 cas confirmés pour plus de 3 500 décès. Mais cette crise sanitaire pourrait peut-être ne plus être la seule d’importance dans le pays. Une autre, politique cette fois, s’annonçait et dans les hautes sphères de l’Etat. Vendredi dernier, le ministre brésilien de la Justice donnait sa démission accusant le président de la République d’ « ingérence ». Le même jour, le Procureur de la République requérait auprès de la Cour Suprême l’autorisation d’enquêter sur ces allégations.

De gros nuages en vues pour Bolsonaro

Il y a une semaine, le président brésilien Jair Bolsonaro avait déclenché une vague de protestations et de colère à travers l’opinion publique brésilienne, en limogeant son populaire ministre de la Santé, Luiz Henrique Mandetta.  Le ministre n’étant pas d’accord avec la réponse très controversée que le président Bolsonaro voulait opposer à la pandémie de coronavirus. Pour Bolsonaro, la crise sanitaire, si importante qu’elle pouvait être, ne devait pas occulter les impératifs économiques et il avait appelé à l’assouplissement des mesures de confinement et de distanciation sociale ; une idée combattue par Mandetta.

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Ce vendredi c’était Sergio Moro ministre de la justice, un autre haut fonctionnaire qui bénéficiait d’une très grande côte de popularité acquise dans son acharnement dans la lutte contre la corruption dans le pays, qui démissionnait. Une démission que le désormais ex-ministre de la justice avait assorti d’une accusation d’ « ingérence dans les affaires judiciaires du pays ». Selon Moro, le président aurait arbitrairement limogé le chef de la Police fédérale, Mauricio Valeixo, pour en installer un nouveau qui lui serait infatué.

« Toute nomination m’appartient… »

Le nouveau Chef de la Police étant l’ancien chef de l’agence brésilienne de Renseignement, Alexandre Ramagem. Dans une allocution télévisée, le président avait répondu à l’accusation de Moro en disant : « toute nomination m’appartient, cela fait partie de mes prérogatives et le jour où je dois me soumettre à l’un de mes subordonnés, je cesse d’être président de la république ». Pour Bolsonaro ces accusations n’étaient que des allégations politiques d’une personne qui visait « un siège à la Cour suprême ». Mais ces allégations, le procureur de la République Augusto Aras, semblait les avoir pris au sérieux. Puisqu’il n’avait pas attendu avant de déposer le jour même de la démission de Moro, une requête auprès de la Cour Suprême pour l’ouverture d’une procédure d’enquête.

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