C’est la goutte d’eau qui a semble t-il fait déborder le vase. Il y a quelques jours, la Cour africaine des droits de l’homme après une plainte de Sébastien Ajavon a ordonné au Bénin de suspendre le processus électoral en cours dans le pays. Le Bénin très remonté contre ce jugement a fait savoir qu’il ne revenait pas à cette juridiction africaine de s’immiscer dans les affaires internes d’un état souverain. Jusque-là encore on ignorait ce que préparait l’exécutif béninois pour mettre fin aux « ennuis » causés par cette juridiction africaine.
En tout cas, on ne payait rien pour attendre puisque ce jeudi 23 avril , le porte-parole du gouvernement Me Alain Orounla a annoncé le retrait du Bénin du protocole de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). Ce protocole permettait en effet aux citoyens de saisir directement cette juridiction. Interrogé après la prise de cette décision, le ministre de la communication a tenté de faire croire que le retrait de la CADHP n’a aucun lien avec l’affaire Ajavon. Une couleuvre qui semble difficile à avaler. Il faut dire que du côté des organisations de défense des droits de l’homme, on voit d’un très mauvais œil cette décision gouvernementale.
Si le Bénin n’est plus un état démocratique qu’il le fasse savoir
Fidèle Kikan, le directeur d’Amnesty International au Bénin estime que ce pas franchi par son pays est très grave. « C’est très grave, mais on n’est pas surpris. Si le Bénin se prévaut d’un statut d’Etat démocratique, il faut qu’il l’assume pleinement et de façon authentique, si ce n’est plus le cas, qu’il fasse une déclaration pour le dire clairement » a déclaré au micro de RFI, le militant béninois des droits de l’homme.
Notons que l’avocat de Sébastien Ajavon , Me Issiaka, n’est également pas surpris. Il assure cependant que ce retrait n’a aucune incidence sur les procédures en cours. De plus, il interviendra après un an. En somme, la CADHP ne donnera pas droit à la demande du Bénin systématiquement.
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