C’est une actualité qui fait les choux gras de la presse béninoise depuis quelques heures : le retrait du Bénin du protocole de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp). Dieudonné Lokossou, l’ancien président de l’Association « Nouveaux droits de l’homme » pense que cette décision gouvernementale est « un grand recul sur le plan démocratique ». Il était l’invité de l’émission 100% Bénin de Sikka Tv ce vendredi 24 avril. L’ancien syndicaliste qui partageait le plateau avec le directeur exécutif d’Amnesty international au Bénin a également fait savoir « qu’on ne peut pas être un état respectueux et faire un pas en avant et un pas en arrière ».
Je regrette amèrement cette décision, a t-il poursuivi, convaincu que le gouvernement a agi sur un coup de colère « parce qu’un opposant lui a damé le pion ». Interrogé sur le même sujet, le directeur exécutif d’Amnesty International au Bénin est plus acerbe. Pour Fidèle Kikan, les « masques sont jetés finalement ». « C’est maintenant que nous sommes dans un état saccagé parlant de droit de l’homme (…) Le Bénin s’est révélé de façon négative. Il s’est défiguré en ce qui concerne la question des droits de l’homme » a-t-il poursuivi. Fidèle Kikan rappellera ensuite que la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ne prend pas que des décisions sur des affaires béninoises.
« Les vraies raisons du retrait du Bénin ne sont pas encore dites »
D’autres pays africains ont déjà eu affaire à cette cour. « Pourquoi on veut faire croire au peuple qu’il y a comme une sorte d’acharnement contre le Bénin » s’interroge alors le directeur exécutif d’Amnesty International dans le pays. Pour lui, « Les vraies raisons du retrait du Bénin ne sont pas encore dites ». Dieudonné Lokossou, un peu moins violent, dira « que le gouvernement en fait trop ».
Rappelons qu’avec le retrait du Bénin du protocole de la Cadhp, aucun béninois ne pourra désormais saisir cette juridiction. Il faut aussi préciser que le retrait n’est pas systématique. Il interviendra un an après selon l’avocat de Sébastien Ajavon Me Issiaka Moustapha.
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