Il y a un an, des échauffourées éclataient au Bénin les 1er et 02 Mai derniers entre les représentants de la police Républicaine et des citoyens qui manifestaient dans les environs du domicile de l’ancien président Boni Yayi à Cadjèhoun. Barricades, tirs de gaz lacrymogènes, les manifestations avaient bloquées l’artère principales de ce quartier administratif de la « capitale » économique béninoise. En ces moments-là, décédait dame Prudence Amoussou.
Depuis, le corps de cette mère de sept enfants, demeure conservée à la morgue du CNHU de Cotonou, attendant que la vérité soit établie sur les circonstances de son décès. Une conservation inhabituelle au Bénin, mais voulue par la famille qui n’a pas accepté la cause inscrite sur son certificat de décès par les autorités sanitaires en charge de cet hôpital de référence de la capitale béninoise : « Morte suite à une maladie ». Pour la famille, il ne pouvait être démenti que la jeune femme avait succombé à une blessure infligée par la balle perdue qu’elle avait reçu dans le dos, lors de la répression de la manifestation le 01 Mai dernier. Alors pourquoi cette mention sur son certificat ?
Pour faire son deuil, la famille demande justice
Depuis, de demandes d’autopsie à demandes de certificat de causes de décès, aucunes des sollicitations de la famille pour faire clairement établir les circonstances du décès de dame Prudence Amoussou, n’avaient pu aboutir. « Après au moins neuf demandes, y compris celle formulée par le père de Prudence, nous avons pris la douloureuse décision de ne pas récupérer le corps tant qu’une autopsie ne serait pas faite et que les véritables causes du décès révélées » s’était confié l’époux à un média continental. Mais entretemps, de nombreuses barrières juridiques s’étaient ajoutées aux difficultés administratives.
En Octobre 2019, le Tribunal de Cotonou décidait d’un non-lieu « concernant les décès survenus lors des violences post-électorales. Et en novembre de la même année, le parlement béninois votait la loi n° 2019-39 portant amnistie de « tous les faits constitutifs de crimes, de délits ou de contravention commis à l’occasion de l’organisation, du déroulement et du dénouement des élections législatives du 28 avril 2019, au cours des mois d’avril, de mai et de juin 2019 ». Mais pour la famille, il n’était pas question d’abandonner, leur quête était certes devenue plus difficile, mais pas impossible. Prudence Amoussou a laissé derrière elle, six enfants dont un bébé de cinq mois.
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