Sur RFI, le politologue béninois Expédit Ologou s’est exprimé sur les dernières élections communales au Bénin. Au cours de son intervention sur l’émission Invité Afrique, Expédit Ologou n’a pas manqué de se prononcer sur la situation de l’opposition et du parti FCBE lâché à la dernière minute par l’ancien Président béninois Boni Yayi qui était son président d’honneur.
Le parti Fcbe encore une force politique de l’opposition? c’est un grand débat selon Expédit Ologou. Le président d’honneur des Fcbe a fait une sortie expliquant que le parti serait miné par le régime au pouvoir et il y a eu une série de démissions d’un certain nombre d’acteurs important du parti. Pour des observateurs, le parti Fcbe constitue un parti chauve-souris, ni opposition, ni mouvance. Il est donc difficile d’affirmer que le parti est de l’opposition, dit-il.
Les leaders de l’opposition inexistants….
L’opposition semble un peu perdue n’ayant pas de figure emblématique qui continue la mobilisation comme ce fut le cas au lendemain des législatives, martèle Expédit Ologou. « Cet effritement des leaders fragilise l’opposition en général et la met dans une situation délicate de telle sorte que si les choses restaient en l’état, il est évident que le chef de l’Etat semble avoir devant lui, le boulevard pour la présidentielle ».
Par ailleurs, le climat politique actuel au Bénin oscille entre une paix qui est entrain d’être retrouvée et une crainte pour une démocratie qui va être perdue, note le politologue. « Le Bénin était habitué à des élections assez libres. Des candidatures venant à la fois des partis politiques, des candidats indépendants avec une sorte de fête démocratique. Mais la crise électorale née des législatives de 2019 a quelque peu rangée cette fête démocratique au placard. Les efforts de sortie de crise ont abouti à la révision de la constitution qui est considéré comme tabou au Bénin. Une révision qui est non consensuelle pour beaucoup d’acteurs. Et cela aggrave les relations en politique ».
« On a l’impression qu’on est entrain de faire un bon en arrière à avant 1990 où seuls ont la possibilité de faire la concurrence électorale, ceux qui sont dans les partis autorisés par le régime au pouvoir. On est dans une période qui questionne beaucoup la qualité de la démocratie au Bénin », a dit Expédit Ologou.
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