L’ancien ministre de Boni Yayi, Ganiou Soglo a estimé dans une tribune publiée ce lundi qu’il est «impératif de susciter l’intérêt de l’opinion et d’interpeller notre gouvernement sur la multiplication des emprunts obligataires sur les marchés financiers sachant que sur ces derniers les taux d’intérêts sont prohibitifs contrairement à des prêts concessionnels ». Il rappelle qu’avec les financements massifs des banques occidentales et japonaises puis de pétrodollars, l’histoire économique contemporaine retient que dans les années 1980-1990 l’Amérique latine a connu une grosse crise d’endettement marqué par une hausse importante des taux d’intérêt compromettant ainsi tout remboursement. Pour dire que «c’est le danger qui nous guette si nous ne nous prenons pas en charge ».
«Où se situe le mal au Bénin ? »
Se focalisant uniquement sur le cas du Bénin, il rappelle que le pays va retourner sur les marchés financiers le 6 mai prochain pour lever près de 130 milliards de francs CFA. Selon lui, «les marchés nous sont favorables parce que notre économie se porte bien comme le prétendent d’aucuns ». Mais, cette croissance favorable est «le fait uniquement de nos produits d’exportation en l’occurrence le coton et la noix de cajou donc nullement inclusive ». Pour Ganiou Soglo, elle ne profite qu’à une minorité de nationaux.
Le panier de la ménagère n’est pas impacté, la vie du cotonculteur ne s’est pas améliorée. De plus, le Bénin est un des rares pays à ne pas pouvoir proposer à sa population des mesures concrètes d’accompagnement face à la pandémie. Mieux encore, la baisse de nos recettes douanières, la fermeture des frontières avec le Nigéria, un tourisme complètement morne ne sont pas des facteurs assez favorables pour lever des fonds sur des marchés de nos jours. Alors, il se demande «sur quoi s’appuie notre pays pour continuer à s’endetter comme cela ? ».
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