Grande céréale africaine, une des plus répandues d’Afrique, le fonio du nom scientifique digitaria exilis (fonio blanc) ou digitaria iburua (fonio noir), est une plante annuelle herbacée de la famille des poaceae. Le fonio aux graines légères fait partie aujourd’hui des recommandations nutritives des diabétiques ! Les graines de fonio sont très légères. Il faut environ 2000 graines pour former 1 gramme par exemple. Cette herbacée variant de 30 à 80 cm portent des inflorescences avec 2 ou 3 racèmes qui à leur tour portent 2 à 4 épillets selon les variétés (hâtives ou tardives). Chaque épillet donnera à son extrémité une fleur stérile et une fleur fertile. C’est la fleur fertile qui formera la graine de fonio 75 jours après le semis. Sur un hectare à cultiver, il faut prévoir en moyenne 6kg de grains de fonio pour une semis à la volée.
Majoritairement retrouvé en Afrique de l’ouest, cette herbacée haute jusqu’à 80 cm appelée aussi põ par les peuples Dogon du grand Mali, apprécie les savanes sans être exigeante. Elle se développe bien avec une croissance rapide sur des sols appauvris, dégradés, gravillonnaires, non fumés et même sous les pluviométries variables. Auparavant même si la culture du fonio était facile, sa transformation était par contre une grande corvée pour les femmes. En effet, il fallait des heures pour piler et obtenir les graines décortiquées ce qui a freiné sa consommation jusqu’à la grande révolution de machines appropriées dans les années 90, ces « décortiqueurs » inventés par un enseignant de Dakar, Sanoussi Diakité ce qui a complètement augmenté la productivité et le rendement économique des producteurs africains. Le fonio a ainsi connu une véritable propagation et propulsion avec de très grands producteurs comme la Guinée (premier producteur), le Nigéria, le Mali, la Côte d’ivoire et le Burkina Faso.
Le fonio est sans gluten !
Cette céréale est cultivée pour ses graines qui sont complètement intégrés à l’alimentation des africains depuis toujours grâce à ses valeurs nutritives restées très longtemps inconnues des autres peuples, jusqu’au XXIe siècle où les nutritionnistes ont découvert ses bonnes propriétés digestives, sans allergènes surtout pour les personnes intolérantes au gluten. Le gluten initialement appelé glutine étant une substance composée de protéines et collante comme la « gomme » que l’on retrouve majoritairement dans le blé, l’épeautre, l’avoine, le seigle et l’orge, les farines de blé et ses dérivés comme les pâtes, biscuits, etc.
Propriétés nutritionnelles uniques au monde et vertus
Plus riche que n’importe quel autres graines, le fonio avec son index glycémique faible est fortement composé de calcium, cuivre, magnésium, zinc et manganèse, protéines (super acides aminés), glucides, fibres et fer. Les superbes graines de fonio sont aussi riches en antioxydants et vitamines du complexe B (thiamine et riboflavine). Une composition de complexes vitaminés, de minéraux et d‘oligoéléments bien plus importante que la majorité des céréales dont le riz qui a un index glycémique plus élevé que le fonio.
Rien d’étonnant alors que ces grains entiers aient des impacts positifs sur la santé cardiovasculaire, la constipation, les régimes alimentaires efficaces et certains types de cancer dont celui colorectal.
« Le fonio ne fait jamais honte à la cuisinière » Proverbe Bambara
Le fonio avec son goût savoureux de noix légères, est une denrée de grande qualité gastronomique et nutritive. Allant du petit-déjeuner au repas du soir la gastronomie au fonio est parfaite pour les enfants, comme les plus âgés de 0 à 100 ans. Généralement consommé sous forme de couscous (djouka, foyo, etc.), le fonio convient à une diversité de formes de repas. Il peut également être cuisiné en salade, bouillie, taboulé de fonio, beignets (Fini N’gomi), desserts (gâteaux), tô (purée compacte), fonio pilaf ou avec un mix de légumes plus de la purée de tomate ou en dés (fonio au gras). Au Burkina Faso, le fonio est cuit avec les feuilles de niébé (haricot) et de l’arachide en poudre pour concevoir le repas populaire appelé Gnon de fonio. Au Mali, c’est plutôt les feuilles de baobabs qui sont utilisées pour cuisiner le Basi. Par ailleurs, le mélange en infusion de cette plante digitaria iburua ou exilis avec la « palette de peintre » ou Caladium bicolore (appelée sang de jesus au Bénin) permet de préparer une tisane diurétique (Bouquet A., 1969). En Éthiopie on s’en sert pour nourrir le bétail (Bussmann Rainer W et al., 2011).
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