France : Avec la crise, les problèmes psychiatriques augmentent

La crise sanitaire en France due au nouveau coronavirus, avec tout ce qu’elle entraine derrière elle comme conséquences connues de tous, n’auront pas été les seules répercutions de l’épidémie. De nombreux cas de dérèglement psychiatrique sont observés chez plusieurs patients après quelques moments passés en confinement. Parmi ces patients, il y a ceux qui affirment «avoir trouvé le traitement contre le coronavirus», ceux qui pensent que «tout est de leur faute», ceux qui «partent dans des délires messianiques», de même que ceux qui affirment totalement être le virus.

« En psychiatrie, on appelle cela un coup de tonnerre dans un ciel bleu: il s’agit de gens qui fonctionnaient très bien et décompensent tout d’un coup. Leurs proches expliquent ne plus les reconnaître, » a affirmé Marie-Christine Beaucousin, chef de l’un des pôles de l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard, département de la région parisienne qui a enregistré les plus grands chiffres de l’épidémie. 

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« ça a chauffé sous la cocotte »

Vers fin mars, l’hôpital avait subi un réaménagement afin de contrer la propagation du Covid-19. Le pôle d’Aubervilliers dont le Dr Beaucousin a la charge, était devenu une unité ‘’SAS’’ où ils recevaient des patients sur une période de 5 à 7 jours, le temps d’avoir l’assurance qu’ils ne sont pas atteints par le virus. Au cours de cette période, les patients étaient enfermés dans leur chambre sans avoir le droit de sortir. Mais à la grande surprise du personnel traitant de l’hôpital, c’était un poste d’observation qui s’était ouvert avec ces résultats surprenants.  

« On s’attendait à une vague d’admissions de patients fragiles en rupture de traitement, et de décompensations de patients déjà suivis. La surprise, ça a été de voir apparaître tout d’un coup beaucoup de premiers épisodes, chez de jeunes patients qui arrivent dans un contexte d’urgence », a expliqué Antoine Zuber, psychiatre en ville à Paris, venu épauler le personnel soignant de l’hôpital. « Le confinement a joué un effet contenant. Mais, pendant ce temps, ça a chauffé sous la cocotte » a-t-il notifié.

Une crise aux caractères aigus et violents

Contraints à rester dans les quatre coins de leurs murs en raison du confinement, ces patients âgés en moyenne de 18 à 35 ans, présentent selon Antoine Zuber « des angoisses majeures qui peuvent se traduire, à leur acmé, en bouffées délirantes aiguës ». « Ces bouffées délirantes, précise-t-il,  peuvent avoir pour origine des dépressions » mais aussi la consommation de stupéfiant ou son arrêt brusque.

Tous les travailleurs de l’hôpital ont notifié le caractère aigu et violent de ces crises, qui les ont obligés par moment à faire appel aux forces de l’ordre pour maitriser certains patients. « En très peu de temps, on a eu une tentative d’immolation par le feu, une tentative de suicide par égorgement et de défenestration devant l’entourage familial », a énuméré en guise d’exemple Xavier Faye, cadre de santé à Ville-Evrard. 

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