Le klui klui est une galette faite à partir de la pâte d’arachide, cette légumineuse annuelle dont les fruits tuberculeux mûrissent en terre. Cette pâte d’arachide est cuite ensuite dans de l’huile d’arachide. Cette galette 100% végétarienne peut avoir plusieurs formes : ronde, empilé en escargot, en boule, en rondelles formant des bracelets mais la plus connue ou la forme de base dirait-on est un bâtonnet effilé aux 2 extrémités. Les nouvelles formes surtout en petites boules rondes ont été récemment mises sur le marché avec les nouveaux modèles de commerces dans le but de mieux promouvoir les produits locaux. Le klui klui est une galette de base biologique dérivée de l’arachide, existante depuis des générations des peuples du Bénin, du Togo, du Cameroun, du Ghana et du Nigéria. Le mot klui klui signifie galette en fon (Bénin), en yoruba (Nigéria) et en Kabiè (Togo).
La pâte du klui klui
Avant d’obtenir la pâte servant à produire les formes de klui klui, les graines d’arachides subissent 8 étapes pour aboutir à une pâte d’arachide prête à recevoir les épices pour devenir la pâte du klui klui. Les 8 étapes comptent : décorticage, séchage, tri, torréfaction qui va réduire l’amidon pour libérer l’huile, dépelliculage, vannage sous l’effet du vent, mouture dans un moulin, pétrissage qui favorisera la coagulation des matières hydrophiles formant des grumeaux et entre lesquelles suinte l’huile.
À cette dernière étape, la pâte obtenue subie sur une planche de bois plusieurs pressions sur une échelle de temps considérable afin d’extraire au maximum l’huile d’arachide et obtenir ainsi une pâte consistante ferme qui sert de pâte de base de fabrication du klui klui ou le « labu ». La pâte du klui klui est mélangée à l’eau et diverses épices aux arômes fortes, puis suffisamment mixées et roulées dans les formes désirées. Ces galettes formées en figures géométriques variables désirées, elles sont incorporées à de l’huile d’arachide chaude pour être emballées une fois refroidies.
Rien ne se perd dans les graines d’arachide !
L’huile retirée subie une déshydratation pour retirer toute présence d’eau ce qui va assurer la conservation optimale du produit et mis en bouteille pour la vente. Aujourd’hui le secteur de transformation de l’arachide a beaucoup évolué en Afrique et les producteurs se servent d’une chaîne de clarification pour mieux purifier l’huile brute obtenue à froid dans une cuve après sa déshydratation. Les opérateurs vont alors filtrer plus aisément dans le dispositif cylindré afin d’obtenir une huile de qualité, avec une teneur en eau nettement faible en plus d’être débarrassée grâce aux filtres à plateaux et à cartouches des impuretés, composés volatils et germes pathogènes ou indésirables ce qui la clarifie complètement. Il est important de mentionner que ce savoir faire a été maintenu par les femmes qui ont longtemps respecté ces processus entièrement à la main pour assurer leurs diverses responsabilités sociales.
Consommation du Klui klui
Le klui klui se consomme en snack de toute heure : au petit déjeuner, en après-midi au goûter surtout. Chez tous les peuples adeptes de ces galettes, la consommation du klui klui ou gonazo ou kuli kuli s’accompagne incontestablement de parmesan de manioc finement grillé c’est à dire le gari et saupoudré de sucre de canne ce qu’ils appellent affectueusement « galidossi », « gari po soucklé po ». D’autres y rajoutent généreusement du lait ou du jus de citron et même du coco à l’occasion. Certains apprécient le klui klui avec le pain. D’ailleurs la majorité des ventes du klui klui s’accompagnent toujours de gari. Le klui klui, ce snack africain est très apprécié pour son goût croquant et constitue pour certains un ingrédient de la variante du « gari foto ». On pourrait la nommer également gressin d’arachide mais ces appellations n’ont aucune signification chez les producteurs de ce snack !
Il faudra faire attention à ne pas confondre ce klui klui au « gagodoè » le klui klui de maïs car les variétés gastronomiques africaines sont innombrables.
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