Que s’est-il réellement passé le samedi 16 mai dernier dans une paroisse du diocèse de Dassa Zoumé? Une vidéo ayant circulé sur internet montrait des policiers dans l’église en train de renvoyer les fidèles du lieu saint alors que le prêtre qui célébrait la messe demandait aux hommes en treillis de quitter l’église et de l’attendre dehors où il viendra les rejoindre pour les explications nécessaires. Contacté par la Croix Africa, le directeur diocésain de communication de Dassa Zoumè, le père Ludovic Gnansounou a indiqué que l’incident a eu lieu dans la paroisse Sainte Bernadette de Ouèdèmè au cours d’une messe d’enterrement.
« L’un d’eux a commencé à fulminer avec violence: sortez sortez ! »
Il a cependant déploré une exagération dans le récit des faits sur les réseaux sociaux. Alors, qui mieux que le père célébrant pour dire ce qui s’est réellement passé? Egalement joint par le journal La Croix Africa, le père Augustin Favi, curé de la paroisse en question, a indiqué que la messe d’enterrement réunissait initialement pas plus de 50 personnes « ce qui selon les indications de la Conférence épiscopale du Bénin n’est pas interdit ».
Il dit avoir, avant le début de la célébration, donné des consignes aux fidèles présents pour un respect des mesures barrières. Mais alors qu’il était à l’étape de la communion, des policiers sont arrivés et se sont introduits dans l’église. « Quand ils sont entrés dans l’église, l’un d’eux a commencé à fulminer avec violence: sortez sortez ! J’étais traversé au fond de moi. C’est là que j’ai dit aux policiers de m’attendre et invité les fidèles à rester sur place » raconte-t-il.
« Ce qui s’est passé est un manque de respect pour le sacré »
L’homme de Dieu a par ailleurs fait savoir que les policiers ne se sont pas rapprochés de lui avant de commencer par chasser les fidèles de l’église. A l’en croire, s’ils étaient venus lui signaler un surplus il aurait trouvé un moyen de régulariser la situation rapidement. Visiblement le comportement des policiers lui a suffisamment déplu. Il dit même que ces derniers s’apprêtaient à monter sur l’autel. N’eut été la présence dans l’église d’une ex ministre, ils l’auraient fait, déplore-t-il
« Ce qui s’est passé est un manque de respect pour le sacré » a poursuivi le père Favi qui a par ailleurs nié la version des faits qui circule sur la toile. Selon lui, le chef d’arrondissement de la zone ne l’a pas contacté avant la célébration pour lui demander de ne pas faire la messe. Ce n’est pas la première fois que les policiers font irruption dans une église depuis le début de la crise sanitaire. Un incident similaire s’était déjà produit le mois dernier dans la paroisse Saint Paul de Tovè à Ouidah.
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