Rokia Traoré de retour au Mali malgré son contrôle judiciaire, son avocat explique

La musicienne malienne Rokia Traoré, détenue depuis le 10 mars dans une prison française, pour l’enlèvement présumé de sa fille dans un litige concernant la garde de l’enfant, était libérée le 25 mars dernier. Cependant, à sa remise en liberté pendait l’obligation pour elle, de devoir se présenter à la justice belge, dès que les restrictions de voyage liées à la pandémie de coronavirus seraient levées. Bruxelles ayant émis contre la chanteuse un mandat d’arrêt européen pour « enlèvement, séquestration et prise d’otage ». Mais au 09 Mai dernier, Rokia Traoré quittait la France pour Bamako au Mali.

« On ne peut pas à reprocher à une mère de défendre ses enfants »

Traoré a été arrêtée en France en vertu d’un mandat européen émis par un juge à Bruxelles, où un tribunal lui avait ordonné de remettre sa fille de cinq ans au père de l’enfant, Jan Goossens, un belge. Un père, que l’artiste accusait d’attouchements sexuels sur la personne de leur fille. Traoré avait déposé des plaintes contre Goossens au Mali, en France et en Belgique. Des plaintes qui selon l’artiste n’aveint reçu échos favorables qu’au Mali. Un tribunal malien confiait à Traoré la garde de l’enfant. Une garde que justement n’avaient pas reconnu les deux juridictions européennes. Aussi dès que les conditions de sa libération conditionnelle l’avaient permis, Rokia s’était dépêchée de s’envoler pour le Mali accompagnée de ses deux enfants.

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Ce lundi matin, l’avocat de Rokia Traoré, Me Kenneth Feliho contacté par téléphone par Radio France International, donnait les raisons pour lesquelles, la chanteuse avait préféré rentrer au Mali. « Elle est rentrée pour protéger (…) ses enfants et se protéger elle-même. On ne peut pas reprocher à une mère de vouloir protéger ses enfants ». Mais à la question de savoir si l’artiste en prenant une telle décision, savait qu’elle se soustrayait à la justice européenne et pouvait subir des contrecoups qui pouvaient être dramatiques pour sa carrière ; Me Feliho répondait qu’elle en était consciente. Mais qu’aucunes autres options ne semblaient se présenter à elle.

Rokia ne veut pas retourner en prison

Selon Me Feliho, Rokia Traoré aurait compris que la justice belge avait déjà pris fait et cause pour Jan Goossens, et qu’accepter de comparaitre devant la justice belge équivalait à accepter de se faire mettre pieds et poings liés en prison, « en taule ». En outre, le père de son fils, l’aîné de ses deux enfants, menacerait lui également de demander à lui retirer la garde de l’enfant si d’aventure elle se faisait emprisonner. « Elle allait se retrouver éventuellement avec ses deux enfants récupérés par les deux pères et avec une décision en Belgique qui pose un vrai problème d’examen de ses droits » avait signifié l’avocat. Rokia avait donc choisit de s’enfuir pour le Mali dont elle avait obtenu un passeport diplomatique, et qui normalement devrait lui accorder l’immunité.

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