Un militant d’Amnesty International dénonce les violences militaires au Bénin

Dans un entretien accordé à la radio allemande Deutsche Welle (DW), le directeur d’Amnesty International Sénégal a dénoncé les violences exercées par des militaires sur les populations, au Bénin et dans son pays. Seydi Gassama pense que ces faits ne devraient normalement pas se produire dans ces deux pays considérés comme des exemples de démocratie en Afrique. « C’est paradoxal que dans des nations démocratiques où les militaires sont supposés respecter les droits humains et les libertés fondamentales, on assiste à ces genres d’actions qui généralement sont impunis que ce soit au Bénin ou au Sénégal » a-t-il déclaré.  

 Pour lui, c’est justement à cause de l’impunité accordée par les pouvoirs politiques et judiciaires aux forces de sécurité, que ces violences ont toujours cours dans ces pays. « Les parquets qui dépendent des pouvoirs politiques ont tendance à protéger les membres des forces de sécurité. Généralement, dans nos armées, les officiers sont bien formés. Ils font des académies militaires, ils apprennent les droits humains, le droit international humanitaire. Mais la troupe, elle, ne reçoit pas cette formation. Ce sont des gens à qui on apprend à tirer des balles ou des gaz lacrymogènes ou à taper sur des personnes. Que ce soit au Bénin, au Sénégal ou ailleurs. » a-t-il poursuivi.

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La conscience collective est encore en construction

On a d’ailleurs du mal à lui donner tort. Au Bénin par exemple, les soldats responsables des tueries des 1er et 2 mai 2019 à Cadjèhoun (quartier de Cotonou), n’ont pas été punis. En tout cas, aucune autorité n’est venue devant les caméras de télévisions ou au micro d’une radio pour clairement annoncer des  punitions exemplaires contre ces militaires. On s’est plutôt débrouillé pour amnistier tout le monde. C’est-à-dire les manifestants réprimés et embastillés et les militaires. L’Afrique a semble-t-il besoin que « ses citoyens s’organisent et se constituent en une force pour dénoncer ces actes ». « Mais malheureusement on est encore dans la construction de la conscience citoyenne », regrette Seydi Gassama.

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