Dans le cadre de la commémoration de la conférence nationale de février 1990, l’Association béninoise de droit constitutionnel (ABCD) a organisé, ce mardi 16 juin 2020 à Porto-Novo, une séance de diffusion des acquis de cette assise nationale. Lors de son discours d’ouverture de Frédéric Joël Aïvo, président de l’ABCD a indiqué que «pour beaucoup de nos compatriotes, ils en attendent parler ».Mais, «ils retiennent peu de ce que nous devons à la conférence nationale, ce que nous devons à tous ceux qui sont tombés, à tous ceux qui portent sur eux des marques pour la défense de la démocratie et qui ont travaillé pour que nous en soyons là ».
Après son discours, les participants ont eu droit à deux témoignages de deux éminentes en qualité de grands témoins. Il s’agit de Maître Robert Dossou, ancien président de comité préparatoire de la conférence nationale, ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin et de Sylvain Akindès Adékpédjou, ancien ministre. Ces deux témoins nous ont entretenus respectivement sur les thèmes : «Quel héritage de la Conférence Nationale de 1990 pour les générations futures ? » et «La conférence des forces vives : 30 ans après ».
Maître Robert Dossou a saisi l’occasion pour rappeler la place du citoyen dans la démocratie béninoise. Il a fait savoir que la conférence nationale a instauré, «dans le domaine des libertés, un minimum de règles, des défenses des droits de l’homme, un minimum de règles ». Plus encore, elle a posé «les règles qui doivent fonder la nouvelle constitution ». En d’autres termes, «la conférence nationale a généré des moyens pour perpétuer la foi patriotique ».
Citoyen et consensus
L’ancien président de la cour constitutionnelle a rappelé qu’au cours de cette conférence nationale, ils ont vu un chef d’Etat venir demander pardon à la nation. Mieux, il rappelle les propos du général Mathieu Kérékou «ne me demandez de démissionner. Vous vous pouvez me destituer ». Pour Robert Dossou, cette phrase ne doit pas passer inaperçu. Il pense que c’est le principal moyen dégagé par la conférence nationale pour perpétuer ce vent de liberté.
L’homme estime que les moyens dégagés par cette conférence nationale pour garantir la perpétuation de la foi patriotique se résument à deux mots : le citoyen et e consensus. Et donc, il invite tout le monde y compris les dirigeants actuels à ne pas oublier que le citoyen a une place prépondérante dans la démocratie au Bénin et qu’il peut démettre un président de la République ou tout autre responsable de ses fonctions.
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