Appelée par le peuple des Pygmées efe karu, botininu boneni ailleurs, ndungbe, etiiba, la plante aidia micrantha est un arbuste qui se développe bien sous forme de buisson dans les forêts ombrophiles tropicales. Ils ont une préférence pour la terre ferme. Sinon on retrouve les aidia micrantha dans différentes formations forestières : sempervirentes sèches, tropicales humides, fourrées à feuilles persistantes, galeries inondées saisonnières et autres formations plus en altitude. Rien d’étonnant qu’on le représente comme une espèce centro-guinéo-congolaise. On le retrouve effectivement en Afrique de manière concentrée au Cameroun, en République centrafricaine, en RD Congo, en Ouganda, en Angola, en Zimbabwe et au Mozambique. Fréquent en région forestière, cet arbuste de 2m en moyenne de la famille des rubiaceae peut devenir un arbre très ramifié et atteindre jusqu’à 7 à 9m.
Une plante parmi plus de 70 d’espèces du genre Aidia d’arbres ou d’arbustes avec des feuilles vertes irrégulièrement elliptiques, pétiolées et aux fleurs beiges ou blanc laiteux pentamères, groupées en cymes latérales. Cet arbre produit des inflorescences sur les rameaux glabres, courtes et ramifiées en un point qui forment 3 à 5 petits fruits sphériques globuleux verts mais rouge orangé une fois à maturité. Aidia micrantha est connu pour être riche en flavonoïdes, terpènes, stérols et saponines. Elles ont des propriétés microbiennes, antifongiques et des propriétés aromatiques.
Les organes prélevés chez aidia micrantha sont : la racine et l’écorce !
Les racines d’aidia micrantha sont consommées comme aphrodisiaque et comme vermifuge ou contre les troubles gastriques pour les humains comme les animaux (Bouquet, 1969 ; Etutu Kalume, 2007). En effet, on utilise aussi l’infusion ou la décoction d’écorce d’aidia micrantha aux animaux comme les chiens souffrant de maux d’estomac. Dans les cas de trypanosomiase chez l’humain, les savants recommandent des bains corporels avec la décoction de ses feuilles associées à celles du campylospermum elongatum et du synsepalum subcordatum (Ku Mbuta et al., 2012). En cas de douleurs lombaires les tradithérapeutes appliquent de pilât de feuilles d’aidia micrantha après avoir fait quelques scarifications épidermiques. Il est rapporté que les patients sont soulagés. Pour lutter contre l’impuissance sexuelle, les savants recommandent une macération de l’écorce râpée des racines dans un verre d’eau. Mais attention à ne pas prélever de manière excessive l’écorce de l’arbre car cela peut générer un passage d’entrée aux phytopathogènes qui vont altérer les propriétés biologiques de la plante et diminuer leur capacité photosynthétique.
Par ailleurs dans l’artisanat, a un bois très apprécié pour sa dureté. Les artisans en menuiserie locale s’en servent pour fabriquer des manches de sagaies solides, des poignées d’outils, des outils de cuisine (bols et cuillères), des poteaux, des arcs et des flèches comme chez les peuples Pygmées d’Afrique centrale (Terashima H. et Ichikawa M., 2003). C’est pourquoi Aidia micrantha reste un arbre est planté dans les villages à des fins domestiques (bois de chauffe ou charbon) et de fourrage pour les abeilles (Louppe, 2013). Toutefois, les feuilles d’aidia micrantha servent à piéger certains animaux.
Contre-indication
Il faut éviter la consommation trop régulière de cette plante qui peut parfois devenir abusive et conduire à un surdosage.
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