Chine : des entreprises américaines indexées dans un vaste programme de collecte d’ADN

Human Rights Watch, l’ONG internationale de défense des droits de l’homme, sortait un rapport en 2017, faisant état de graves violations de droits de l’homme par le régime en place en Chine. Selon l’organisation, une gigantesque base de données génétiques sur les citoyens et à l’échelle de tout le territoire étaient entrain d’être mise en place. De 2016 à 2017, la Chine aurait ordonné à près de 36 millions de personnes de subir des examens médicaux dans ce sens. Et pour ce faire, le géant asiatique aurait sollicité le partenariat d’entreprises américaines.

Des entreprises américaines complices avec la Chine ?

Selon la presse américaine qui révélait le dossier en février,  ce serait la société Thermo Fisher, une multinationale américaine ayant son siège à Waltham dans le Massachusetts, qui aurait été sollicitée pour livrer du matériel de recherche et d’analyse aux laboratoires chargés des prélèvements génétiques. Ainsi des mois durant, des échantillons de sang, des empreintes digitales, des photos d’iris et d’autres données d’identification auraient été collectés.

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Un partenariat qui s’était avéré si fructueux que dans son rapport annuel 2017, la société avait décrit la Chine comme étant sa « plus grande réussite sur les marchés émergents » avec plus de 10% de ses revenus de l’année qui s’élevaient à 20,9 milliards de dollars. Et depuis, le gouvernement de Pékin aurait recueilli des échantillons de sang de 700 millions d’hommes et de garçons pour accroître son opération de surveillance massive ciblant les propres citoyens du pays. Et notamment la population Ouïgoure à majorité musulmane sunnite, dans la région autonome du Xinjiang.

Thermo Fisher avait été critiqué par les législateurs américains pour avoir vendu de l’équipement aux autorités chinoises, mais la société avait d’abord défendu son accord, en déclarant que ses kits d’ADN étaient « la norme mondiale pour les tests d’ADN médico-légaux ». Mais sous la pression des organisations de défense des droits de l’homme, la firme avait été forcée de reconnaitre qu’il était important «de considérer comment nos produits et services sont utilisés, ou peuvent être utilisés, par nos clients » ; et arrêtait son lucratif partenariat avec le gouvernement chinois.

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