Muhammadu Buhari, président du Nigéria, a pour la première fois parlé d’une possible dislocation de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), si la nouvelle monnaie Eco vient en remplacement du franc CFA de la zone UEMOA. Le chef de l’Etat nigérian a fait cette déclaration ce mercredi 24 juin 2020. Pour le Nigéria, il n’y a pratiquement pas de différence entre l’actuel franc CFA, et l’eco de la zone UEMOA. Dans une série de tweets, le locataire d’Aso-Rock a souligné l’urgence d’éclaircir la situation. Muhammadu Buhari, dont le pays représente plus de 60% du PIB de la CEDEAO, a dit qu’il a assez misé sur le projet de monnaie unique, « pour laisser faire les choses à la simple convenance et à la commodité ».
« Un sentiment de malaise »
« Cela me donne un sentiment de malaise que la Zone UEMOA souhaite reprendre l’Eco en remplacement de son Franc CFA avant les autres Etats membres de la CEDEAO. Il est inquiétant qu’un peuple avec lequel nous souhaitons adhérer à un syndicat prenne des mesures importantes sans nous faire confiance pour la discussion. » a-t-il laissé voir sur Twitter. Notons que cela fait plus de six mois, après l’annonce faite par le président Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron, que le projet de loi portant modification du traité de l’UEMOA se trouve toujours sur les tables du Parlement français, ainsi que des Parlements nationaux des pays membres.
Le droit de nommer des représentants
Dans ce projet de loi, la monnaie eco a un taux de change fixe avec la monnaie européenne : l’Euro. En dépit du départ des représentants français des instances de la politique monétaire de la nouvelle monnaie, le statut de garant financier confère à la France, le droit de nommer des représentants dans le Conseil de politique monétaire de la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), si on arrive à des situations de crise.
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