La Guyane française, territoire de l’Hexagone dans les environs du Brésil, c’est plus de 4000 cas déclarés pour le nouveau coronavirus avec déjà 16 décès. Et malgré ses 1506 malades déclarés guéris, ce département d’outre-mer, avec sa population de 300 000 habitants, aurait le taux de contamination le plus élevé de tout le pays. Ce jeudi, le gouvernement Macron, avait décidé de commun accord avec l’AP-HP, et le soutien de l’Inserm, de lancer dans le département, le programme « CoviPlasm« . Mais devant la virulente opposition des élus et cadres locaux, les autorités avaient d’abord dû faire machine arrière.
Les guyanais refusent d’être des « cobayes »…
‘’Coviplasm’’ est un essai clinique en territoire français, dont les travaux ont débuté depuis seulement trois mois, le 07 Avril dernier. Son Objectif : « tester l’efficacité de la transfusion de plasma de patients convalescents du Covid-19 dans le traitement de la maladie ». Cet essai mené par l’Inserm en collaboration avec l’Établissement Français du Sang et la participation active des Hôpitaux de France, voudrait pouvoir se servir du plasma sanguin de personnes guéries de la Covid-19 pour guérir d’autres encore atteints.
Le plasma sanguin est le composant liquide du sang, dans lequel les cellules sanguines, notamment les immunoglobulines sont en suspension. Et c‘étaient ces immunoglobulines, ces anticorps, qui étaient les défenses actives de l’organisme en cas d’attaques de bactéries ou de virus. Le but final de ‘’Coviplasm’’ étant donc de pouvoir « tester » dans quelle mesure ces anticorps prélevés dans le plasma de personnes guéries, pouvaient être efficaces dans la guérison de « patients en phase aiguë de la maladie ».
Et ce serait ce « tester » qui gênait les guyanais. Les populations de ce département français d’Outre-mer via leurs élus, avaient énergiquement, tenu à faire savoir l’AP-HP, qu’ils ne tenaient pas à ce que leurs malades fassent parti des « soixante » patients dont le programme avait l’intention de servir comme « cobayes ». Et ce jeudi, le Pr Karine LACOMBE, chef du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine – AP-HP, Sorbonne Université, et investigateur principal de cet essai, avait dû annoncer avoir renoncé à se rendre en Guyane, vu l’opposition virulente que le programme y a suscité.
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