La crise qui secoue le Mali n’a pas tardé à faire sortir l’ancien chef d’État du Nigeria, Olusegun Obasandjo de son gong. À travers une tribune rendue publique le mercredi 15 juillet dernier, il s’est intéressé à la situation que vit la population malienne. Subdivisé en quatre grandes parties, c’est un texte qui en dit long sur la stratégie de l’homme pour faire régner la paix dans le pays. Il exhorte les acteurs impliqués dans l’avènement de la crise à œuvrer pour la stabilisation du pays. Selon lui,  » le Mali doit rester un État laïque « .
Le diagnostic
Pour résoudre un mal, il est nécessaire de connaître ses origines et les causes qui sont à la base. C’est certainement ce qu’a compris l’ancien président du Nigéria. À l’entame de sa tribune, il a levé un coin de voile sur les causes de l’instabilité que connaît le Mali. Tout en mettant en garde les acteurs politiques maliens de ce que pourrait engendrer la crise sur les autres pays de l’Afrique de l’Ouest, il a attiré leur attention sur les sources de la crise. Lesquelles sources remontent en juin dernier, selon l’ancien président du Nigeria. À en croire le diagnostic réalisé par Olusegun Obasandjo, c’est une  » insatisfaction généralisée  » qui a suscité l’indignation du peuple malien. Son diagnostic expose les problèmes tels que : la contestation autour des résultats des récentes élections législatives, la corruption, la pauvreté, le chômage, etc.
Il écrit que  » les 5 et 19 juin, des milliers de personnes sont descendues dans la rue, exigeant la démission du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Les sources de leurs mécontentements sont nombreuses : celui-ci est en effet directement liée aux accusations de corruption et d’incompétence qui visent régulièrement l’administration IBK, mais aussi à la lenteur des progrès réalisés dans la lutte contre l’insécurité dans le Nord et le Centre, à la pauvreté, au chômage et à la controverse autour des résultats des élections législatives d’avril « . L’homme d’État a indiqué que les manifestions que le pays a connues ces derniers jours sont particulières car les manifestants ont le soutien de l’imam Dicko, des syndicats, de la société civile, d’une grande partie de la jeunesse et d’une partie des acteurs politiques. La résolution de la crise préoccupe Olusegun Obasandjo qui a proposé quelques voies de sorties aux dirigeants du Mali.
La thérapie
La résolution de la crise malienne doit être prompte. C’est ce que suggère l’ancien chef d’État du Nigeria. Dans sa tribune, il a évoqué la nécessite de  » négocier un compromis  » pour apaiser le peuple. Il propose trois solutions. En premier lieu, il s’agit de  » négocier un compromis  » avec la population, sans enfreindre à leurs libertés et à la démocratie. Ceci pour permettre un tant soit peu de mettre fin aux protestations. Ensuite, il exige  » la mise en Å“uvre de l’accord de paix signé il y a cinq ans « . Il précise ici que les acteurs peuvent ajuster l’accord de paix et l’adapter aux nouvelles réalités du système en prenant en compte les apports de toutes les parties.
Comme troisième solution, Obasandjo recommande qu’il faille » tenir compte de l’influence de la géopolitique  » afin d’être sûr de la coopération et de l’engagement de tous les acteurs impliqués dans la paix, la stabilité et la croissance du pays. Dans sa volonté de voir le Mali être un État laïque, il souhaite que l’État et la religion n’entretiennent pas des relations étroites. Selon lui, ces deux entités doivent être séparées. Toutefois, il a exigé qu’il est indispensable de  » lutter contre la corruption pour répondre aux aspirations du peuple et faire en sorte que la réédition des comptes devient la norme « .
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