France : Didier Raoult accusé de faux témoignages

La commission d’enquête sur l’épidémie de Covid-19, mise en place à l’Assemblée nationale française, et présidée par Brigitte Bourguignon, avait entamé au 16 juin ses travaux pour déterminer l’origine et la chronologie de la crise sanitaire. Des ministres, des chefs d’établissements publics et de hauts fonctionnaires de l’administration avaient été appelés à faire des déclarations et à fournir des données sur la gestion de la crise et l’évolution des événement. L’objectif : Déterminer s’il avait pu avoir une négligence ou un retard dans la mise en œuvre des mesures.

C’est dans cette optique que s’était inscrite l’audition le 24 juin du Pr Didier Raoult, infectiologue émérite, directeur de l’IHU de Marseille et surtout chantre de l’utilisation de l’hydroxychloroquine comme traitement du nouveau coronavirus. A l’Hémicycle, le médecin français n’avait pas eu des mots tendres pour les services hospitaliers étatiques, au point de se faire accuser de faux témoignages par Martin Hirsch, directeur General de l’AP-HP, l’établissement public de santé français qui exerce le rôle de centre hospitalier régional pour Paris et l’Île-de-France.

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l’IHU mieux que l’AP-HP…

Comme il fallait un peu s’y attendre de la part du directeur de l’IHU, après avoir été autant combattu tant par les politiques que par ses confrères du milieu médical ; le Pr Raoult, au cours de son allocution, avait été extrêmement critique à l’égard des médecins parisiens. Mais pas seulement, le Pr Raoult avait aussi critiqué la négligence du gouvernement pour la pénurie de masque de protection et le manque de volonté politique d’opérer des tests de masse.

« Je ne suis pas un homme de réunion, je suis un homme de données » avait lancé le Pr Raoult alors qu’il donnait les raisons de sa sortie du « Conseil scientifique » établi par le Gouvernement dans sa lutte contre la pandémie. Et ces données parlaient d’eux-mêmes quand il y aurait dans son Centre de Marseille près de 28 % de décès en réanimation de moins que dans les Centres Hospitaliers étatiques. En outre, avait-il laissé entendre, ce n’était pas à l’IHU qu’on aurait commis l’erreur de renvoyer chez lui le premier cas déclaré en France, « un patient chinois de 80 ans », pour le voir revenir des jours plus tard encore plus atteint.

Martin Hirsch dénonce des propos mensongers

Des déclarations contre lesquelles s’était tout de suite insurgé Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP. Selon Hirsch, la comparaison de l’infectiologue de Marseille n’aurait aucun fondement factuel, puisqu’il n’existerait à ce jour encore aucune étude comparative à cet effet. Et qu’en outre le patient chinois avait bien quitté  l’hôpital La Salpêtrière, mais pour intégrer en janvier le Centre Hospitalier Universitaire Bichat, qu’il n’avait plus quitté jusqu’à son décès  en février. Des propos mensongers donc que le directeur de l’AP-HP avait assimilé à des « faux témoignages » étant donné la nature de la commission d’enquête, tout en requérant que des « suites » puissent être données à ces déclarations.

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