Rapport du département d’Etat américain: La mendicité et le trafic humain minent le Sénégal

Macky Sall (photo : MUSTAFA YALCIN/ANADOLU AGENCY/AFP)

D’après l’édition 2020 du rapport du département d’Etat des Etats-Unis sur le trafic des personnes, Dakar a été rétrogradé à la liste de surveillance de niveau 2. Selon le rapport, le Sénégal serait mauvais élève en matière de respect des normes minimales pour l’élimination de la traite. « Le gouvernement du Sénégal ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l’élimination de la traite. Mais, il déploie des efforts considérables pour y parvenir, » a précisé le rapport.   

Même si les services de Mike Pompéo ont apprécié les efforts fournis par le gouvernement sénégalais dans le cadre de la lutte contre la mendicité, en retirant les enfants de la rue en début de la pandémie du coronavirus, le département d’Etat US a cependant déclaré que « le gouvernement n’a pas démontré d’efforts globaux accrus durant la période de référence précédente. » Le rapport a indiqué ensuite, que « le gouvernement a rarement enquêté ou poursuivi de manière proactive les trafiquants qui exploitent des enfants dans la mendicité forcée et n’a pris aucune mesure contre les responsables qui ont refusé d’enquêter sur de tels cas. »

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Des sanctions non conformes à la loi

Pourtant, cette mauvaise note attribuée au pays de Léopold Sédar Senghor, est  intervenue en dépit de la loi 2015, sur la lutte contre la traite des personnes et les pratiques connexes, qui prévoit des sanctions suffisamment sévères. « Le gouvernement a indiqué avoir enquêté sur 12 cas de traite, poursuivi 17 suspects et condamné 5 trafiquants (…) L’un des 5 trafiquants condamnés s’était fait passer pour un maître coranique pour obliger les enfants à mendier; il a été reconnu coupable en vertu de la loi de 2005 et a été condamné à 2 ans avec sursis et une amende de 50 000f CFA. Ce qui n’était pas conforme aux sanctions prévues dans la loi de 2015 », s’est désolé le département américain.

Le trafic sexuel

Le rapport a également fait mention des cas d’abus et de trafic sexuel dans le pays. « Des femmes ouest-africaines sont soumises à la servitude domestique et au trafic sexuel au Sénégal, y compris pour le tourisme sexuel impliquant des enfants, par des touristes de France, de Belgique, d’Allemagne et d’autres pays », peut-on lire dans le rapport qui a également fait cas de l’affaire des ukrainiennes et chinoises exploitées dans le trafic sexuel dans les bars et discothèques en 2018.

Cependant, en 2019, le Département d’Etat américain avait félicité le Sénégal pour ses efforts en la matière. Le Sénégal, avait gagné un point en obtenant un classement tiers deux. Néanmoins, les médias locaux avaient précisé alors, que sur le terrain, le phénomène des enfants talibés, qui est la manifestation la plus visible de cette forme de la traite des personnes, n’avait pas diminué. Un constat qui justifierait le positionnement du Sénégal dans le rapport actuel.  

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