L’ancien secrétaire général du syndicat des travailleurs de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (SONACOP), Dieudonné Lokossou a réagit au sujet de la mesure de licenciement collectif des agents de la société. Le gouvernement aurait pu trouver une meilleure formule pour ressusciter la société, pense le syndicaliste à la retraite.
L’initiative de liquidation de la Sonacop date de plusieurs années en arrière. En effet, l’entreprise a résisté au gré du vent et a beaucoup contribué à refaire son image sociale tant en ce qui concerne le renforcement de son patrimoine que pour le pays. « Ce n’est pas la première fois que l’Etat a tenté de démanteler la Sonacop qui était l’un des fleurons de l’économie nationale. Le siège de la société qui a coûté 2 milliards 500 millions de francs Cfa est construit à la sueur des travailleurs sur fonds propre», fait remarquer Dieudonné Lokossou.
La Sonacop a connu assez de difficultés liées à sa gestion financière, reconnaît l’ancien secrétaire général du Syndicat. « Il y a la mauvaise gestion relevée dans la gestion de l’entreprise. A l’époque où j’étais secrétaire général du Syntra-Sonacop, j’ai pu faire partir trois directeurs généraux qui ont été dénoncés pour mauvaise gestion, malversations et détournements. Des gens ont fait la prison à cause de la mauvaise gestion. Si j’étais encore là, ça ne pourrait pas se passer », martèle Dieudonné Lokossou.
La pomme de discorde…
Plusieurs irrégularités entravent le processus de licenciement opéré par le gouvernement, note l’ancien secrétaire général de la Csa-Bénin. « Le gouvernement a mis sur place un comité interministériel sans la présence d’un représentant du personnel pour éclairer sa lanterne. Nous attendons pour voir ce qu’il fera du patrimoine de la Sonacop, du siège, des dépôts… On a demandé à la société de mettre fin à ses activités alors que les stations privés se construisent un peu partout au Bénin. Est-ce que la meilleure solution est de licencier les gens et de différer le paiement des droits ? », s’est-il interrogé.
Par ailleurs, il apporte son soutien aux agents licenciés et dénonce vertement l’acte qu’il assimile à un crime d’Etat. « C’est plus grave que la mauvaise gestion. Si j’étais là, tous les jours, on viendra s’asseoir à la Sonacop. Est-ce la restructuration qui débouche sur la liquidation ? C’est un crime parfait. On a voulu grossir le rang des chômeurs. C’est une méchanceté », regrette Dieudonné Lokossou.
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